Le régime d’Emmanuel Macron est une dictature illégitime des banques, gouvernant contre le peuple, qu’il faut faire chuter. Trois-quarts des Français s'opposent à la réforme des retraites qu'il a imposée à l’Assemblée sans vote. Alors que des millions de personnes défilent aujourd'hui en une nouvelle journée d'action syndicale contre cette réforme, des masses de travailleurs et de jeunes veulent intensifier manifestations et grèves contre Macron.
Selon un sondage Ifop, 62 pour cent des Français veulent durcir l'action contre Macron. Plus on descend dans l'échelle des revenus, plus la volonté de lutte monte. 48 pour cent des personnes dont le revenu familial mensuel par personne dépasse 2.500 euros veulent durcir la lutte contre Macron, contre 74 % de ceux dont ce revenu est inférieur à 900 euros. 68 pour cent des moins de 50 ans veulent durcir la lutte, et 74 pour cent de ceux âgés de 50 à 64 ans.
La classe ouvrière entre collision avec la bureaucratie syndicale, qui est terrifiée par le conflit entre les travailleurs et l'État capitaliste, et qui tente avec Macron d'orchestrer une trahison. Les confédérations syndicales signalent qu’ils veulent des pourparlers avec Macron, dont les ministres déclarent qu'ils ne reviendront pas sur la réforme de Macron, et qu’ils prévoient d'imposer d'autres réformes de la même même, sans vote.
Ces événements donnent raison la perspective avancée par le Parti de l'égalité socialiste (PES). Il faut bâtir un mouvement d’en bas, parmi les travailleurs à la base, indépendamment des appareils syndicaux, et unifier la classe ouvrière autour d’une lutte pour faire tomber Macron.
Hier matin, juste avant une réunion d'urgence du gouvernement, Laurent Berger, le président de la CFDT, le premier syndicat de France, accordé une interview à France2. Ses remarques, sans aucun doute coordonnées avec le gouvernement, appelaient à rouvrir le dialogue avec Macron et à discuter de quand il mettrait fin aux grève.
'Je suis préoccupé par la situation', a dit Berger. Déplorant «un climat qui est dangereux» et «une colère qui monte», il a appelé à ne pas «ne pas tomber dans la folie qui pourrait s’emparer de ce pays avec de la violence mais aussi un ressentiment social très profond». Il a ajouté: «Il vaut mieux faire redescendre la température que d’attiser les choses.»
Berger a dit que la CFDT pourrait y mettre fin aux grèves d’ici trois semaines, lorsque le Conseil constitutionnel validera la réforme de Macron. A propos de la journée d'action d'aujourd'hui, il a dit: «Non, c’est pas forcément la dernière (…) On va au moins aller jusqu’au Conseil constitutionnel».
Il a imploré Macron de prononcer des phrases creuses que Berger utiliserait pour justifier une trahison. «J’appelle le président de la République et la Première ministre à entendre qu’il y a une voie de sortie, mais que cela nécessite de faire un mouvement de leur côté». Il a proposé une «pause» dans le mouvement. Il a proposé comme «mouvement» possible de Macron et Borne l’organisation d’une discussion publique «pendant six mois, et du travail et des retraites».
Peu après, Philippe Martinez, le chef sortant de la CGT, s’est fait l’écho de Berger, en soulignant qu’il était prêt à aller voir Macron et dialoguer avec lui à tout moment. Martinez a dit: «Nous, on est prêts à y aller si c'est pour nous dire : on arrête tout et on repart sur de bonnes bases, il n'y a pas de problème. Il faut savoir l'objectif de ces réunions».
Ces bureaucrates savent que les négociations qu'ils proposent entérineraient une capitulation face à Macron et l'acceptation de sa réforme. Martinez, bien sûr, a cyniquement formulé ses remarques pour laisser entendre que la CGT ne négociera avec Macron que sur la base du retrait de la réforme. Mais peu avant que lui et Berger ne s’expriment, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a indiqué que la réforme est réglée et que tout dialogue se déroulera sur la base de leur acceptation.
«La loi sur les retraites est derrière nous», a dit M. Véran. «On attend la validation par le Conseil constitutionnel. C'est quelque chose qui avait été annoncé pendant la campagne, même si les gens n'ont pas voté pour nous pour cela, on est d'accord.»
Lors du conseil des ministres, Macron a répondu favorablement à l'offre de Berger et Martinez d'orchestrer une trahison de la lutte contre sa réforme.
«Il faut continuer à tendre la main aux forces syndicales», a dit Macron. Mais manifestement, il tend la main à la bureaucratie syndicale afin de préparer une trahison de la base, contre laquelle il prévoit une escalade massive de violences policières.
Avant la décision du Conseil constitutionnel, a-t-il insisté, le gouvernement intensifiera le dialogue avec ses «partenaires sociaux» dans la bureaucratie syndicale. Il a dit à ses ministres «'utiliser les trois prochaines semaines pour discuter avec les élus, les maires, les partenaires sociaux pour apaiser, continuer à mettre en œuvre les réformes et réparer les services publics.»
Le gouvernement prévoit une nouvelle escalade des violences policières contre les manifestations aujourd'hui. Lors d'une conférence de presse hier soir, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a dit qu'il voit «des risques très importants de troubles à l'ordre public». Il a annoncé un dispositif policier «inédit», notamment à Paris où il enverra 5.000 flics lourdement armés contre les manifestants.
C’est un geste de désespoir, face à la colère sociale et les grèves qui montent et à la crise du gouvernement qui s'intensifie. 20 pour cent des vols et une grande proportion des trains sont annulés pour cause de grève, et la grève des raffineries laisse les stations-service à sec, surtout dans l'ouest et le sud-est. En Loire-Atlantique, 55 pour cent des stations-service sont vides. Alors que le Louvre est en grève, 30 pour cent des enseignants du primaire pourraient faire grève aujourd'hui.
Le véritable rapport de forces entre le gouvernement et la classe ouvrière a été révélé dimanche par le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Il a dit qu’on a demandé aux ministres «de n'organiser des déplacements publics que lorsque c'est nécessaire», car les dispositifs policiers nécessaires pour les protéger des Français taxeraient trop les forces de l’ordre. Selon Dussopt, «nos forces de l’ordre sont épuisées», car elles «sont mobilisées tous les soirs.»
Cela souligne l'importance politique de l'appel du PES à lancer un mouvement de masse visant à mobiliser par le bas les travailleurs et les jeunes pour faire tomber Macron, indépendamment des bureaucraties syndicales.
Sur chaque lieu de travail et dans chaque école, des résolutions doivent être adoptées pour exiger la chute de Macron. Cela nécessite la tenue d'assemblées générales des travailleurs et des étudiants, afin de débattre et d'adopter ces résolutions, et de former des comités pour partager et faire connaître ces résolutions et ainsi unir la classe ouvrière contre Macron. Une telle mobilisation indépendante de la classe ouvrière, qui lui ferait la démonstration de sa force collective, créerait les conditions d'une grève générale pour faire tomber Macron.
La création de pareils organes de lutte indépendants dans la classe ouvrière, ouvrant la voie au transfert du pouvoir à des institutions contrôlées démocratiquement par la classe ouvrière, est l'alternative à la capitulation éhontée que préparent les bureaucraties de la CFDT et de la CGT.