Israël, avec le soutien de toutes les puissances impérialistes de l’axe États-Unis-OTAN, intensifie son génocide contre le peuple palestinien à Gaza. Un véritable mouvement de masse se développe en réponse à cette situation. Ce week-end, des millions de personnes participeront à nouveau à des manifestations sur tous les continents habités, y compris une manifestation de masse au cœur de la base d’opérations de la guerre impérialiste, à Washington, DC.

Il est nécessaire de clarifier les questions politiques soulevées par ce mouvement. Que combat-il et quelle stratégie doit-il adopter?

Les atrocités commises par Israël sont menées avec le soutien politique et logistique total du gouvernement Biden et de tous les gouvernements impérialistes d’Europe. L’objectif politique est d’envoyer un message: il n’y a pas de limites. Le colonialisme est de retour.

Vendredi, alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, rencontrait le Premier ministre Benjamin Netanyahou, Israël a mené des frappes aériennes visant des ambulances, une école de l’ONU et des familles fuyant le nord de Gaza, tuant des dizaines de personnes. Alors que les bombes pleuvaient sur les enfants blessés et les médecins, Blinken a déclaré que «les États-Unis soutiennent fermement le droit d’Israël à se défendre».

Ces événements avaient pour but d’envoyer un message délibéré au monde entier: les États-Unis et Israël continueront à massacrer la population de Gaza. L’impérialisme américain, au mépris de l’opinion publique mondiale, fera ce qu’il veut.

Le soutien total des États-Unis au gouvernement Netanyahou et l’immense force de frappe militaire qui a été rassemblée en Méditerranée ont également pour but d’envoyer un message à l’Iran: si vous vous mettez en travers de notre chemin, nous vous ferons la même chose. Si vous vous opposez à nous, des bombes nucléaires seront dirigées contre vous.

L’impérialisme américain considère la guerre au Moyen-Orient comme un élément du conflit mondial qui l’oppose à la Russie et à la Chine. Alors qu’il quittait Tel-Aviv, Blinken a écrit sur Twitter: «Les armes et l’équipement annoncés aujourd’hui dans le cadre de l’assistance continue des États-Unis aideront à répondre aux besoins de l’Ukraine sur le champ de bataille». Après avoir subi un revers majeur avec l’échec de l’«offensive de printemps» de l’Ukraine, les États-Unis sont déterminés à ouvrir un nouveau front dans cette guerre mondiale.

Les États-Unis et les puissances de l’OTAN, confrontés à une crise sociale, politique et économique, en proie à une opposition croissante de la classe ouvrière, voient dans la brutalité militaire illimitée une solution à leurs problèmes.

L’action pour arrêter la guerre ne doit pas être subordonnée à une quelconque section de l’establishment politique. Dans toute l’Europe, les partis de la classe dirigeante ont réagi aux manifestations de masse en s’efforçant d’interdire les manifestations et de criminaliser l’opposition au génocide. Les États-Unis sont contrôlés par deux partis pro-impérialistes de la classe dirigeante, les Démocrates et les Républicains.

Alors qu’Israël intensifiait ses actions génocidaires, la Chambre des représentants des États-Unis a voté à 412 voix contre 10 une résolution déclarant qu’elle «se tient aux côtés d’Israël qui se défend». Le Sénat américain a adopté, par consentement unanime, une résolution proposée par le sénateur républicain fasciste Josh Hawley, calomniant les opposants aux actions d’Israël pour avoir «exprimé leur solidarité avec les terroristes» et encouragé «l’antisémitisme».

L’affirmation selon laquelle l’opposition au génocide israélo-américain est de l’«antisémitisme» est une calomnie à l’encontre du peuple juif, dont une grande partie – tant à l’intérieur d’Israël que dans le monde entier – s’oppose aux crimes du régime de Netanyahou. Les véritables antisémites sont ceux qui prétendent que le gouvernement Netanyahou et l’État israélien agissent au nom du peuple juif.

Ceux qui calomnient les opposants à la guerre en les qualifiant d’antisémites financent à hauteur de centaines de milliards de dollars les forces néonazies en Ukraine, dont le héros est le complice de l’Holocauste Stepan Bandera. En septembre, les ambassadeurs des États-Unis, de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni et le premier ministre du Canada ont tous applaudi un membre de la Waffen-SS d’Adolf Hitler.

La grande majorité de la population mondiale s’oppose au génocide israélien à Gaza. Mais les puissances impérialistes, déterminées à soumettre le monde par la guerre, ne peuvent être persuadées de changer leur ligne de conduite sanglante. Le mouvement antiguerre grandissant ne peut réussir que dans la mesure où il mobilise la classe ouvrière internationale, qui produit toute la richesse de la société.

Le World Socialist Web Site, publié par le Comité international de la Quatrième Internationale, appelle à des grèves et à d’autres actions de protestation de la classe ouvrière dans tous les pays. Nous appelons à l’organisation de manifestations de masse dans chaque ville et de manifestations de solidarité d’urgence par les étudiants et les lycéens.

Nous appelons au développement de protestations et de manifestations au sein même d’Israël. Ses soldats, dont beaucoup sont des réservistes, devraient défier les ordres criminels du régime de Netanyahou et de l’état-major militaire. Il convient de rappeler que le tribunal de Nuremberg a établi le précédent selon lequel «suivre les ordres» n’est pas une défense.

Le WSWS exhorte les dockers, le personnel des aéroports et les travailleurs des transports du monde entier à se mettre en grève pour couper l’approvisionnement de toutes les ressources qui pourraient soutenir le génocide israélien. Le mois dernier, un groupe de syndicats palestiniens a appelé les travailleurs du monde entier à refuser de manipuler du matériel de guerre. Le 31 octobre, une coalition de syndicats du personnel au sol des aéroports belges a appelé ses membres à «cesser de manipuler les cargaisons d’armes destinées à Israël».

Une grève générale a été lancée en Cisjordanie contre l’assaut sur Gaza. Le vaste pouvoir social de la classe ouvrière internationale doit être mobilisé derrière les Palestiniens, notamment par une grève générale politique dans tous les pays impérialistes.

Le mouvement des travailleurs qui se développe dans le monde entier doit être armé d’une perspective socialiste, internationaliste et révolutionnaire.

Au Moyen-Orient, le génocide de Gaza a mis en évidence la faillite de la solution fictive des «deux États», dans laquelle un État d’apartheid coexiste avec des bantoustans semblables à des ghettos dans lesquels le peuple palestinien est concentré. Les décennies de répression brutale et de violence à l’encontre du peuple palestinien ont abouti à la «solution finale» de Netanyahou: Israël prévoit de procéder à un nettoyage ethnique de Gaza. Ceux qui ne seront pas tués par les bombardements et la famine seront conduits dans des villes de tentes dans le désert du Sinaï.

Les intérêts des travailleurs arabes et des travailleurs juifs ne peuvent être garantis que par la dissolution de l’État d’Israël existant et son remplacement par un État multinational, avec des droits démocratiques et sociaux complets pour les Juifs et les Arabes, dans le cadre d’une fédération socialiste du Moyen-Orient.

Cela doit être lié à la construction d’une direction socialiste dans la classe ouvrière de chaque pays. Le génocide à Gaza est la barbarie impérialiste dans sa forme la plus brutale. L’escalade de la guerre mondiale est la réponse des élites dirigeantes à la crise du capitalisme. Cette même crise engendre une vague de grèves et de manifestations de la classe ouvrière dans le monde entier.

La croissance de la lutte des classes est la base objective pour mettre fin à l’impérialisme. La lutte contre le génocide à Gaza doit être reliée à la lutte des travailleurs du monde entier contre l’exploitation et l’inégalité et se développer en tant que mouvement politique conscient et international pour le socialisme. C’est la perspective pour laquelle se battent le Comité international de la Quatrième Internationale et les partis de l’égalité socialiste qui lui sont affiliés.

(Article paru en anglais le 4 novembre 2023)