Le parti néo-fasciste espagnol Vox se rend en Israël pour soutenir le génocide de Netanyahu à Gaza

La semaine dernière, les dirigeants du parti néo-fasciste espagnol Vox ont effectué une visite de deux jours en Israël à l'invitation du parti d'extrême droite Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Vox, un parti qui mène campagne contre les musulmans depuis une décennie, a soutenu avec enthousiasme le génocide mené par Israël et soutenu par l'OTAN contre la population palestinienne à Gaza.

Vox est l'héritier du franquisme, un régime qui a assimilé l'opposition de la classe ouvrière à une « conspiration judéo-bolchevique » et qui s'est allié à l'Allemagne nazie d'Hitler qui a exterminé 6 millions de Juifs. Le régime a persécuté brutalement les socialistes, les marxistes et les anarchistes pendant et après la guerre civile espagnole (1936-1939), y compris l'assassinat extrajudiciaire massif de quelque 200 000 personnes lors de procès militaires, la torture et les abus systématiques de femmes et d'enfants.

Le chef du parti d'extrême droite VOX, Santiago Abascal, prononce son discours lors du rassemblement de clôture de la campagne sur la place Colon à Madrid, en Espagne, le vendredi 21 juillet 2023. [AP Photo/ Manu Fernandez]

Vox regorge d’antisémites déclarés. En 2021, la présidente de Vox à Madrid, Rocío Monasterio, a été contrainte de désavouer les propos d'un de ses députés qui exprimait sa sympathie pour un discours antisémite prononcé par la célèbre néonazie Isabel Peralta, qui a déclaré lors d'une marche : « L'ennemi sera toujours le même, bien que portant des masques différents : le Juif. »

Vox défend régulièrement la « Théorie du Grand Remplacement », raciste et antisémite, selon laquelle les Juifs orchestrent le remplacement de la population blanche d’Europe par des personnes d’autres races, le millionnaire et financier juif George Soros étant visé comme principal moteur. Jorge Buxadé, vice-président et l'un des principaux idéologues de Vox, s'est présenté à deux reprises aux élections de la Phalange fasciste lorsqu’il avait à peine vingt ans. Il défend ouvertement cette théorie en déclarant : « Il y a une réelle volonté à Bruxelles de mettre en œuvre un remplacement de la population en Europe. »

La délégation de Vox était conduite par le chef du parti Santiago Abascal, petit-fils d'un maire franquiste. Elle comprenait également Jorge Martín Frías, directeur du groupe de réflexion anti-musulman de Vox, Disenso, et le député européen Hermann Tertsch, le tristement célèbre défenseur du régime de Franco et fils du diplomate et journaliste autrichien Ekkehard Tertsch, qui a travaillé avec Josef Hans Lazar, chef de presse du régime nazi à Madrid.

L’adhésion au sionisme et au néofascisme espagnol révèle une fois de plus la nature de la campagne calomnieuse visant à assimiler l’opposition à Israël et au génocide à l’antisémitisme. Le but de la campagne est de fouler aux pieds les droits démocratiques des travailleurs et des jeunes qui, au milieu de la crise la plus profonde du capitalisme mondial depuis les années 1930, manifestent par millions contre le génocide israélien soutenu par les États-Unis et l'OTAN qui dure depuis près de deux mois à Gaza.

La délégation de Vox, imprégnée d'antisémitisme, était en visite en Israël pour donner son feu vert à l'extermination des musulmans par le régime israélien. Depuis sa création en 2013, Vox milite en faveur de politiques discriminatoires à l'encontre des musulmans, qui représentaient 4 pour cent de la population espagnole en 2019.

Le slogan de campagne de Vox lors des élections nationales de 2019 était « La Reconquista », une référence au mythe historique construit par le nationalisme espagnol au XIXe siècle d'une lutte de libération nationale contre les envahisseurs musulmans culminant avec la victoire finale des chrétiens en 1492 et l'expulsion des musulmans et Juifs qui vivaient dans la péninsule ibérique depuis huit siècles.

« L'Europe est ce qu'elle est grâce à l'Espagne, grâce à notre contribution, depuis le Moyen Âge, à enrayer la propagation et l'expansion de l'Islam », a déclaré Iván Espinosa de los Monteros, vice-secrétaire aux relations internationales de Vox en 2019.

Dans une interview télévisée en août 2017, Abascal a déclaré : « Vox n’aime pas la façon dont les musulmans voient le monde : le fait qu’ils ne séparent pas la religion de la politique, la manière dont ils traitent les femmes, leur manière d’interpréter la liberté ».

Vox appelle à la fermeture des mosquées, à l'expulsion des imams et à l'exclusion de l'enseignement de l'islam dans les écoles publiques. Il a proposé au Parlement de suspendre l'octroi de la nationalité espagnole et des permis de séjour aux personnes originaires de pays musulmans et d'interdire l'entrée en Espagne aux immigrants provenant de pays de culture islamique.

La délégation de Vox a visité la ville de Sderot dans le sud d'Israël et le kibboutz de Nir Oz attaqué lors du soulèvement palestinien du 7 octobre. Abascal a profité de l'occasion pour faire des déclarations justifiant le génocide israélien contre Gaza qui a fait au moins 18 000 de morts Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants en deux mois et près de 49 000 blessés, alors que de nombreux cadavres sont encore ensevelis sous les décombres.

Dans un message d’Abascal sur X/Twitter accompagnant des photos de propagande de lui-même portant un gilet pare-balles errant dans une pièce détruite d’un kibboutz, il a écrit : « En finir avec le Hamas, qui incarne le mal absolu, constitue un impératif moral. Le gouvernement d’Israël bénéficie de tout notre soutien, de notre affection et de notre compréhension ».

L’appel à « en finir avec le Hamas » est le terme de propagande régulièrement employé par les puissances impérialistes et Israël pour sanctionner le génocide. Il est déployé pour tuer et mutiler des milliers de Palestiniens à Gaza et pour expulser tous les survivants vers la péninsule égyptienne voisine du Sinaï, nettoyant ethniquement la bande de Gaza. Israël utilise à plusieurs reprises cette expression pour cibler systématiquement les hôpitaux, les écoles, les installations des Nations Unies et d’autres bâtiments où les Palestiniens dont les maisons ont été détruites ont cherché refuge.

Abascal a ensuite attaqué le gouvernement Parti Socialiste (PSOE)-Sumar dirigé par le Premier ministre Pedro Sánchez, déclarant : « Le gouvernement socialiste illégal et Sánchez doivent s'excuser auprès des victimes et du peuple israélien pour avoir remis en question la réponse légitime d'un État démocratique aux meurtriers qui tuent, torturent et décapitent des civils chez eux ; qui violent et kidnappent des femmes ; qui kidnappent des enfants et des personnes âgées ; et qui utilisent leur propre population civile comme bouclier humain ».

Abascal reprenait les mensonges déjà largement discrédités d'Israël sur les atrocités généralisées le 7 octobre dans son commentaire sur la dispute diplomatique entre l'Espagne et Israël après que Sánchez ait fait des remarques peu critiques sur les meurtres aveugles d'Israël à Gaza. Le gouvernement PSOE-Sumar dépense des milliards d’euros pour la collaboration économique et militaire avec Israël. Le PSOE-Sumar et Vox soutiennent l'intervention d'Israël à Gaza, affirmant le « droit d’Israël à se défendre ».

Au cours de la visite, les délégués de Vox ont rencontré leurs homologues fascistes, le ministre israélien des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli , et le ministre de l'Agriculture, Avi Dichter.

Dichter est un ancien chef du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, où il a joué un rôle clé dans la Seconde Intifada, perfectionnant et intensifiant la pratique des assassinats « ciblés ». Il a été cité dans un article du Washington Post disant : « Après chaque succès [assassinat ciblé], la seule pensée est : 'Bien, ensuite qui ?' ». Dichter a récemment déclaré : « Nous déployons actuellement la Nakba à Gaza », faisant référence au déplacement forcé de la population palestinienne de ses terres en 1948.

Chikli s’est opposé à toute concession aux Palestiniens, ciblant même l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah, qui fonctionne comme une force de police pour Israël et ses soutiens impérialistes. Il a déclaré : « Je considère l’Autorité palestinienne comme une entité néonazie dans son essence et dans sa perspective », ajoutant : « C’est un ennemi qui est antisémite jusqu’à la moëlle, et nous devons examiner des alternatives. »

Après la visite, Chikli s'est dit « très reconnaissant pour la solidarité de Vox », ajoutant à propos de Vox qu'il « fait face à une campagne constante de délégitimation ». Il a déclaré que le gouvernement de Netanyahu « en a fait l’expérience, mais nous sommes convaincus que nous continuerons à travailler ensemble pour la liberté d'expression, la liberté de pensée et toutes les valeurs fondamentales de la civilisation occidentale ».

L’alliance de Vox et de la coalition fasciste du Likoud, du Pouvoir juif et du sionisme religieux en Israël n’est qu’une manifestation grotesque du soutien universel des partis des bourgeoisies impérialistes d’Europe au génocide israélien soutenu et dirigé par les États-Unis et l’OTAN à Gaza. Pendant plus de trois décennies, depuis la dissolution stalinienne de l’Union soviétique en 1991, les puissances de l’OTAN ont mené des guerres sans fin au Moyen-Orient et en Afrique. Le génocide de Gaza fait partie d’un nouveau partage impérialiste du monde, qui a commencé avec la guerre provoquée par les impérialistes contre la Russie en Ukraine. Les préparatifs de guerre contre la Chine sont également très avancés. Les partis espagnols sont unis dans leurs efforts pour obtenir une part du butin de guerre.

Cela plonge la classe dirigeante dans un conflit frontal avec les travailleurs et les jeunes de son pays. Le soutien sans réserve de Vox au génocide des Palestiniens est à la fois une confirmation de la façon dont ils aimeraient également traiter la population musulmane d'Espagne, et une indication qu'une violence d'État fasciste se prépare contre l'ensemble de la classe ouvrière, à laquelle il faut répondre par la révolution sociale et le renversement de l'impérialisme espagnole.

(Article paru en anglais le 13 décembre 2023)

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