Les manifestations anti-génocide s’étendent au Canada

Un campement est érigé à l’université McGill de Montréal

Suivant l'exemple des étudiants des campus des États-Unis, d'Europe et d'Australie, les étudiants du campus du centre-ville de Montréal de l'Université McGill ont installé un campement samedi pour s'opposer au génocide de Gaza et à la complicité de l'impérialisme canadien. L'action a été renforcée après que des participants à une marche de protestation dans le centre-ville se soient joints au campement à durée indéterminée.

Des étudiants et des professeurs ont installé un campement sur le campus de l'Université McGill, au centre-ville de Montréal, le 27 avril 2024.

Les étudiants exigent que l'université se désengage des entreprises israéliennes et dénonce le génocide. Une déclaration d'un organisateur de la manifestation envoyée à CBC demande aux universités McGill et Concordia de «se désinvestir des fonds impliqués dans l'État sioniste et de [couper] les liens avec les institutions académiques sionistes». Les organisateurs ont cité 50 entreprises financées par McGill qui sont «complices du maintien du régime d'apartheid d'Israël».

Deux étudiants qui ont parlé aux journalistes du World Socialist Web Site ont exprimé leur opposition à l'utilisation de leurs frais de scolarité pour financer la recherche militaire qui profite aux Forces de défense israéliennes (FDI) et aux entreprises israéliennes.

«Il est tout à fait hypocrite que des cours à McGill enseignent aux étudiants le colonialisme au Canada, alors que l'université soutient le génocide des Palestiniens par Israël», a déclaré un étudiant, ajoutant qu'«il est important que les étudiants soient prêts à se sacrifier et à faire face à la répression policière afin d'attirer l'attention sur ce génocide et de protester contre la complicité du gouvernement».

Lorsqu'on leur a demandé s'ils pensaient que la manifestation entraînerait un changement de cap de la part de l'establishment politique, ils ont répondu : «C'est ce que nous espérons».

Des étudiants et des professeurs ont installé un campement sur le campus de l'Université McGill, au centre-ville de Montréal, le 27 avril 2024.

Loin de permettre aux manifestations d'avoir un impact sur leur soutien inconditionnel au génocide israélien contre les Palestiniens, les représentants de l'élite politique ont réagi en exigeant une répression impitoyable du campement. Anthony Housefather, membre du Parti libéral du Premier ministre Justin Trudeau, a écrit sur X/Twitter : «Les campements sont une violation de la politique de l'université. La police de la ville est municipale et les universités relèvent de la juridiction provinciale. J'appelle les administrateurs des universités, la police (et si nécessaire les gouvernements provinciaux) à agir. Nous ne pouvons pas permettre que ce qui se passe aux États-Unis se produise ici.»

Le gouvernement Trudeau a mené une chasse aux sorcières agressive contre les manifestants pro-palestiniens depuis le début de l'assaut génocidaire d'Israël. Le gouvernement les traite d'«antisémites» alors qu'il envoie des millions de dollars en armes et autres équipements militaires à Tsahal.

Au cours des derniers mois, McGill a été au centre des manifestations contre le génocide. Début mars, un groupe d'étudiants a entamé une grève de la faim sur le campus pour exiger le désinvestissement des «entreprises qui soutiennent l'armée israélienne».

(Article paru en anglais le 28 avril 2024)

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