Nous publions ici la principale résolution adoptée par le huitième congrès national du Parti de l’égalité socialiste (États-Unis), qui s’est tenu du 4 au 9 août 2024. Le WSWS publiera les résolutions, les rapports et les contributions au Congrès au cours des prochaines semaines.
1. Le Parti de l'égalité socialiste (Socialist Equality Party – SEP) et ses candidats, Joseph Kishore et Jerry White, interviennent dans les élections présidentielles de 2024 avec une perspective socialiste, internationaliste et révolutionnaire pour la classe ouvrière. Le SEP n'a pas un programme différent pour les élections. Il utilise la campagne électorale pour développer et populariser le programme du parti, qui est enraciné dans la perspective du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI).
2. En annonçant la campagne électorale du SEP en février, le président national du SEP, David North, a déclaré que son but est « d’élever la conscience politique de la classe ouvrière, pour développer sa compréhension du fait qu’aucune solution ne peut être trouvée au moindre des problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés sans mettre un terme au système capitaliste et en le remplaçant par le socialisme, et que cette grande tâche historique ne peut être accomplie qu’en adoptant une stratégie globale visant à mobiliser le pouvoir de la classe ouvrière américaine et internationale dans une lutte unifiée contre le système capitaliste mondial ».
3. Dans la situation mondiale actuelle, la théorie de la révolution permanente – formulée à l'origine par Léon Trotsky à la suite de la révolution de 1905 en Russie et développée au cours de la lutte lancée en 1923-24 contre la bureaucratie stalinienne et sa répudiation nationaliste de l'internationalisme marxiste – reste le fondement théorique essentiel de la stratégie révolutionnaire. Trotsky soutenait que : 1) dans tous les pays, la lutte pour la démocratie et sa défense ne pouvait être séparée de la lutte pour l'établissement du pouvoir ouvrier et la mise en œuvre de politiques socialistes ; et 2) la lutte pour le socialisme doit être menée sur la base d'une stratégie internationale orientée vers la mobilisation mondiale de la classe ouvrière contre le système capitaliste mondial.
4. Quelle que soit l'intensité des contradictions fondamentales du capitalisme dans l'une ou l'autre crise et quelle que soit l'ampleur des pressions de la main-d’oeuvre dans l'environnement national, la lutte pour le socialisme ne peut progresser que dans la mesure où le travail du parti révolutionnaire est enraciné dans la stratégie internationaliste élaborée dans la théorie de la révolution permanente.
5. Les élections présidentielles américaines de 2024 se déroulent en pleine crise mondiale et nationale sans précédent. Les éléments fondamentaux de cette crise sont décrits dans la déclaration du comité de rédaction international du World Socialist Web Site, « La classe ouvrière, la lutte contre la barbarie capitaliste et la construction du Parti mondial de la révolution socialiste », publiée entre le 3 et le 6 janvier 2024. Le SEP adopte cette déclaration comme fondement politique essentiel de sa campagne électorale.
6. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la menace d'une troisième guerre mondiale catastrophique n'a jamais été aussi imminente qu'aujourd'hui. Les puissances impérialistes des États-Unis et de l'OTAN intensifient agressivement la guerre contre la Russie en Ukraine, qui en est à sa troisième année. Le régime fascisant israélien, entièrement soutenu par la Maison-Blanche et ses alliés européens, continue son massacre implacable de la population de Gaza, qui menace de se transformer en une guerre régionale qui engloutirait tout le Moyen-Orient. La pandémie de COVID-19, qui en est à sa cinquième année, a coûté la vie à plus de 1,4 million d'Américains et à 27 millions de personnes dans le monde. Au milieu d'inégalités sociales extrêmes et d'une exploitation impitoyable, les élites dirigeantes capitalistes virent brusquement au fascisme et à la dictature à l'échelle mondiale.
7. La crise du capitalisme mondial trouve son expression la plus concentrée aux États-Unis. La démocratie bourgeoise en Amérique est à bout de souffle. L'un des principaux partis de la classe dirigeante, le Parti républicain, a acquis un caractère fascisant de plus en plus manifeste, dirigé par l'ancien président Donald Trump, qui, il y a moins de quatre ans, a fomenté un coup d'État visant à renverser le résultat de l'élection présidentielle et l'ensemble de l'ordre constitutionnel. La priorité centrale du Parti démocrate est de dissimuler cette transformation politique afin d'obtenir le soutien bipartisan des républicains pour la vaste escalade de la guerre impérialiste.
8. Dans le même temps, la crise des formes démocratiques de gouvernement aux États-Unis a des conséquences mondiales. Lors du rassemblement du 1er mai 2018, qui s'est tenu deux ans après l'élection de Trump, le WSWS avait déclaré :
Malgré leur richesse et leur pouvoir, les élites dirigeantes chancellent d’une crise à l’autre. L’avènement de Trump aux États-Unis est l’expression la plus visible et la plus macabre de la dégénérescence universelle de la classe capitaliste. Mais l’avènement de Trump n’a pas seulement une signification symbolique. Tout au long du XXe siècle, et surtout au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont fonctionné comme le garant ultime de la stabilité et de la survie du système capitaliste mondial. Ils ne sont plus capables de jouer ce rôle.
Les six dernières années, y compris les quatre années de l'administration Biden, n'ont fait qu'aggraver la crise de la bourgeoisie aux États-Unis.
9. La même crise qui produit la guerre impérialiste et l’autoritarisme crée également l’impulsion pour la révolution sociale. Au cours des deux dernières années, de nombreuses manifestations d’opposition de masse à la guerre impérialiste ont été exprimées, notamment les manifestations mondiales contre le génocide à Gaza, et les grèves et les manifestations contre l’assaut de la classe dirigeante contre les emplois, les salaires et les programmes sociaux. Dans la grande masse de la classe ouvrière, il y a une montée de la colère et du mécontentement sociaux. Cependant, la transformation de ce processus objectif en un mouvement conscient pour le socialisme n’est pas automatique. La construction de la direction révolutionnaire, aux États-Unis et dans le monde, est la question stratégique décisive dont dépend le sort de l’humanité.
10. Le SEP utilisera donc la campagne électorale pour expliquer les questions politiques cruciales auxquelles la classe ouvrière est confrontée, encourager l'organisation indépendante de la classe ouvrière par le développement de l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC), construire l'organisation internationale de la jeunesse et des étudiants pour l'égalité sociale (IYSSE) sur les campus et dans les lycées, et recruter des travailleurs et des jeunes dans le Parti de l’égalité socialiste.
L'éruption mondiale de l'impérialisme américain
11. La crise mondiale du système capitaliste se concentre dans l'éruption de la guerre impérialiste, propulsée par l'impérialisme américain. Avec le soutien total des États-Unis et de leurs alliés au sein de l'OTAN, Israël est engagé depuis 10 mois dans une campagne brutale de génocide et d'extermination du peuple palestinien à Gaza. Le bilan officiel approche les 40.000 morts, tandis que le bilan réel, selon la revue médicale The Lancet, s'élève à 186.000 ou plus.
12. Le génocide à Gaza s'inscrit dans le cadre d'une guerre régionale et mondiale plus large. L'assassinat par Israël, fin juillet, du principal chef militaire du Hezbollah à Beyrouth et du principal dirigeant politique du Hamas alors qu'il se trouvait à Téhéran, a porté à de nouveaux sommets le danger d'une guerre directe américano-israélienne contre l'Iran. Dès le début du génocide, les responsables militaires et politiques américains ont clairement indiqué que leur soutien aux actions d'Israël était lié aux préparatifs avancés d'un conflit avec l'Iran, principal allié de la Russie et de la Chine au Moyen-Orient.
13. Comme l'explique la déclaration du comité de rédaction international du WSWS du 3 janvier 2024 : « Le génocide à Gaza n’est pas un épisode unique, mieux compris comme le produit de circonstances exceptionnelles liées au conflit israélo-palestinien et au caractère intrinsèquement réactionnaire du projet sioniste et de son idéologie racialiste et xénophobe-nationaliste. Ces derniers éléments jouent, bien entendu, un rôle important dans les actions du régime israélien. Mais la férocité débridée de la guerre actuelle, menée avec le soutien total de ses maitres et fournisseurs d’armes impérialistes, ne peut être comprise et expliquée que dans le contexte de l’effondrement du système de l’impérialisme mondial et de l’État-nation. »
14. Le génocide à Gaza se déroule au milieu de la guerre sanglante par procuration des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie. Alors que la guerre à Gaza a normalisé le génocide en tant qu'instrument acceptable de la politique impérialiste, l'intensification de la guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie s'est accompagnée de l'acceptation de facto d'un haut niveau de possibilité, voire de probabilité, que le conflit puisse conduire à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques et stratégiques. Depuis le début de la guerre en février 2022, les États-Unis et les puissances de l'OTAN n'ont eu de cesse de l'intensifier, notamment en fournissant à l'Ukraine des armes à longue portée pour cibler la Russie et en menant des discussions avancées sur le déploiement direct des troupes de l'OTAN. L'instigation par les États-Unis et l'OTAN de la guerre par procuration en Ukraine est liée aux préparatifs d'une guerre américaine contre la Chine, qui est considérée comme le principal rival géopolitique des États-Unis.
15. La crise actuelle est le résultat de trois décennies de guerre perpétuelle qui ont suivi la dissolution de l’Union soviétique. L’impérialisme américain a interprété la dissolution de son concurrent de la guerre froide comme une occasion d’utiliser sa force militaire inégalée pour contrer le déclin à long terme du capitalisme américain. La première guerre contre l’Irak en 1990-1991 a été suivie par la guerre contre la Serbie en 1999 et, dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », l’invasion de l’Afghanistan en 2001, la deuxième invasion de l’Irak en 2003, le bombardement de la Libye et la guerre civile en Syrie déclenchée par la CIA en 2011. La guerre contre la Russie a été précédée, en 2014, par l’opération de changement de régime à Kiev, soutenue par les États-Unis, menée par des forces fascistes, pour renverser un gouvernement pro-russe.
16. La préface de A Quarter Century of War : The US Drive for Global Hegemony 1990-2016 (Un quart de siècle de guerre : la poursuite de l’hégémonie mondiale des États-Unis, de 1990 à 2016), publiée en juillet 2016, déclare : « La logique stratégique de la campagne des États-Unis pour l'hégémonie mondiale s'étend au-delà des opérations néocoloniales au Moyen-Orient et en Afrique. Les guerres régionales en cours sont des éléments constitutifs de l'escalade rapide de la confrontation entre les États-Unis et la Russie et la Chine ». C'est ce qui se passe actuellement.
17. La lutte contre le génocide à Gaza est inséparable de la lutte contre l'impérialisme et le système capitaliste. Le SEP affirme les principes énoncés comme fondements de son rassemblement du 24 juillet 2024 à Washington DC :
- La cause essentielle de la guerre réside dans le système capitaliste des États-nations, les intérêts financiers mondiaux des entreprises géantes et la campagne d’hégémonie mondiale de la classe dirigeante américaine.
- La lutte contre la guerre nécessite la mobilisation de l'immense pouvoir de la classe ouvrière américaine et son indépendance politique vis-à-vis des démocrates et des républicains, les partis de la classe dirigeante de la guerre impérialiste.
- Le mouvement contre le génocide et la guerre doit être international et unir les travailleurs du monde entier sur la base de leurs intérêts de classe communs.
18. Comme l'a déclaré David North, le président du comité de rédaction international du World Socialist Web Site et président national du SEP dans ses remarques au rassemblement, « Ceux qui veulent parler de mettre fin à la guerre sans parler de mettre fin au capitalisme feraient mieux de ne rien dire et d’épargner au reste du monde leur ignorance. »
Trump, le fascisme et la crise de la démocratie américaine
19. La campagne électorale de 2024 se déroule au milieu d'une crise sans précédent des formes démocratiques de gouvernement aux États-Unis et dans le monde. Les causes objectives fondamentales du tournant de la classe dirigeante vers le fascisme et la dictature sont : 1) l'escalade de la guerre impérialiste mondiale ; et 2) l'extrême croissance des inégalités sociales.
20. Les élections actuelles se déroulent dans l'ombre du coup d'État fascisant du 6 janvier 2021, au cours duquel Donald Trump a cherché à empêcher la certification par le Congrès de sa défaite électorale face à Biden, à abolir la Constitution et à établir une dictature personnaliste. Trump a mis à profit les trois dernières années et demie pour renforcer la domination de son mouvement « MAGA » (Make America Great Again) sur le Parti républicain.
21. Dans sa déclaration du 21 juillet, « Après l’effondrement de la campagne de Biden », le comité de rédaction du WSWS a écrit :
Il y a moins de quatre ans, Trump a quitté ses fonctions en disgrâce après sa tentative ratée de renverser la Constitution et de bloquer le transfert de pouvoir à Biden et Harris. Mais aujourd’hui, Trump a le soutien d’une partie substantielle de la classe capitaliste américaine, y compris des milliardaires comme Elon Musk. La possibilité d’un régime fasciste n’est pas de la spéculation farfelue. C’est une réalité politique.
22. Trump a déclaré que s'il revenait au pouvoir, il agirait comme un dictateur dès le « premier jour » et que s'il était réélu, « vous n'aurez plus à [voter] ». Il a placé au centre de sa campagne électorale un assaut fascisant contre les immigrants, qui, selon lui, « empoisonnent le sang de notre pays », une phrase fasciste tirée directement de Mein Kampf d'Hitler. Il s'est engagé à mobiliser la Garde nationale pour procéder à des arrestations massives, à construire de « vastes centres de détention » pour détenir des millions d'immigrants et à mettre fin à la citoyenneté de naissance, qui ferait de dizaines de milliers d'enfants nés aux États-Unis des apatrides.
23. Le programme du Parti républicain articule les intérêts de l'oligarchie patronale et financière, qui voit dans la combinaison de l'autoritarisme et du pseudo-populisme de Trump un instrument pour intensifier l’immense contre-révolution sociale. Dans le même temps, Trump est en mesure de tirer profit d’un mécontentement généralisé qui ne trouve aucune expression au sein de l'establishment politique.
24. Comme l'expliquait la déclaration du comité de rédaction du WSWS du 21 juillet, « Le Parti démocrate a abandonné depuis longtemps tout lien significatif avec les mesures de réforme sociale qui feraient progresser le niveau de vie et les droits démocratiques des travailleurs. C’est un parti de Wall Street et des agences de renseignement militaire, qui se concentre avant tout sur l’affirmation des intérêts mondiaux de l’impérialisme américain. Cela va de pair avec la promotion d’une politique identitaire visant à diviser la classe ouvrière et à promouvoir les intérêts des sections privilégiées de la classe moyenne supérieure. »
25. Après leur entrée en fonction, la priorité centrale du Parti démocrate et du gouvernement Biden était l'instigation puis la poursuite de la guerre contre la Russie. C'est pour poursuivre la guerre que les démocrates cherchaient et continuent de chercher un accord bipartisan avec les républicains. Dans son premier discours après la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021, Biden a appelé à un Parti républicain « fort ». Le gouvernement a cherché à s'unir avec Trump pour faire adopter une législation anti-immigrants, et les démocrates du Congrès ont soutenu le président d'extrême droite de la Chambre des représentants, Mike Johnson, pour obtenir des dizaines de milliards de dollars de financement pour la guerre contre la Russie en Ukraine.
26. Le Parti démocrate s'appuie de plus en plus directement sur une alliance corporatiste avec l'appareil syndical pour réprimer la lutte des classes au pays et subordonner les travailleurs à la politique de guerre de l'impérialisme américain. C'est ce que Biden voulait dire lorsqu'il a qualifié la bureaucratie de l'AFL-CIO de son « OTAN nationale ». Un rôle central est joué par l'appareil syndical des Travailleurs unis de l'automobile (United Auto Workers), dirigé par Shawn Fain, qui est promu par les Socialistes démocrates d'Amérique et d'autres organisations de pseudo-gauche. Sous Fain, l'UAW a donné son appui électoral à Biden puis Harris. L’UAW a promu les syndicats comme un « arsenal de la démocratie », ce qui signifie en fait un arsenal de l'impérialisme et de la guerre.
27. Le Parti de l’égalité socialiste rejette l'affirmation selon laquelle la croissance de l'extrême droite peut être contrée en soutenant le Parti démocrate. Même si Trump est battu aux élections de novembre – et ne parvient pas à réaliser un autre coup d’État – les contradictions économiques et sociales objectives de l'impérialisme américain poussent les élites dirigeantes, avec ou sans Trump, à la dictature. Le trumpisme est le symptôme d'une crise systémique qui ne peut être résolue démocratiquement dans le cadre du capitalisme. Comme l'écrivait Lénine en octobre 1916, en pleine Première Guerre mondiale et seulement quatre mois avant l'éclatement de la révolution d'Octobre : « La réaction politique sur toute la ligne est le propre de l’impérialisme. » [L'impérialisme et la scission dans le socialisme, Œuvres complètes, volume 23]
28. Le SEP lancera l’avertissement tout au long de sa campagne électorale qu'il est impossible de combattre le fascisme sans la mobilisation indépendante de la classe ouvrière. Les partisans de la pseudo-gauche du Parti démocrate, y compris des figures comme Alexandria Ocasio-Cortez et Bernie Sanders, jouent un rôle particulièrement répugnant dans le maintien de la mainmise du système bipartite et dans le renforcement de la droite fasciste.
29. L’émergence du trumpisme est le résultat d’un processus politique prolongé. Au moment du vol de l’élection de 2000, le SEP a expliqué que la décision de la Cour suprême de donner l’élection à George W. Bush, et l’acceptation de ce résultat par le Parti démocrate, démontraient qu’il n’existait pas de base significative pour la démocratie bourgeoise dans la classe dirigeante.
30. Le 1er juillet, la Cour suprême des États-Unis a statué, dans l’affaire Trump c. États-Unis, que le président avait des pouvoirs illimités pour violer la Constitution et enfreindre toute loi. En analysant les racines historiques de la concentration du pouvoir dans la présidence, le WSWS a écrit (dans « La Cour suprême et la contre-révolution du 1er juillet 2024 ») :
Le président Reagan n’a subi aucune sanction pour le scandale Iran-Contra, dans lequel une opération secrète de financement des escadrons de la mort d’Amérique centrale a été menée à partir de la Maison-Blanche en violation d’une loi du Congrès. Le gouvernement Bush a invoqué la «théorie de l’exécutif unitaire» pour mener la prétendue guerre contre le terrorisme, ce qui, selon son gouvernement, lui a permis d’organiser la disparition forcée de suspects dans un goulag international de prisons de torture, notamment à Abou Ghraïb en Irak et à Guantanamo Bay à Cuba. Le président Obama a affirmé en 2010 la prérogative du chef de l’exécutif de procéder à des assassinats de citoyens qu’il déclare être des combattants ennemis (un précédent cité favorablement par Amy Coney Barrett dans son opinion concordante dans l’affaire Trump contre les États-Unis). Le président Trump, en 2020, s’est ouvertement vanté d’avoir ordonné l’assassinat d’un manifestant américain, Michael Reinoehl, dans l’État de Washington.
31. Malgré toute la rhétorique politique sur la « liberté et la démocratie », le système politique américain est structuré pour assurer la mainmise de l'oligarchie financière et patronale. Des lois massivement restrictives sur l'accès au scrutin ; des institutions non démocratiques telles que le collège électoral ; le pouvoir disproportionné accordé aux petits États au Sénat américain ; la domination de l'argent dans le système électoral, y compris par le financement illimité des super-PACS ; la nomination à vie des juges de la Cour suprême sans vote populaire : tout cela est structuré pour empêcher que les intérêts de la grande majorité de la population puissent s’exprimer politiquement.
32. Les droits démocratiques fondamentaux ne peuvent être garantis en dehors d'un assaut frontal contre la richesse et les privilèges de l'oligarchie patronale et financière. Une poignée de milliardaires aux États-Unis possède une richesse record de 5,2 billions de dollars. Les 10 pour cent les plus riches possèdent les deux tiers de la richesse totale, tandis que la moitié inférieure n'en possède que 2,6 pour cent.
33. Comme l’explique la déclaration du comité de rédaction international du WSWS du 5 janvier, « l'accumulation de richesses personnelles, bien qu’ayant une portée immense en soi, est secondaire et liée à la vaste concentration du pouvoir économique dans un petit nombre de méga-conglomérats détenus par les élites dirigeantes capitalistes ». Les gigantesques banques, fonds spéculatifs et sociétés de capital-investissement contrôlent des milliers de milliards de dollars, tandis que les grandes entreprises exercent un contrôle monopolistique sur l'ensemble de l'économie.
34. L'aggravation des inégalités sociales est incompatible avec la démocratie :
Tous les discours sur la défense de la démocratie et la lutte contre le fascisme qui ignorent la question fondamentale des classes et du pouvoir économique – reconnaissant par conséquent la nécessité de la mobilisation de la classe ouvrière à l’échelle mondiale pour le renversement du capitalisme – sont de la démagogie cynique et politiquement impuissante.
Le programme du Parti de l'égalité socialiste aux élections de 2024
35. La campagne électorale de Kishore et White promeut une perspective socialiste et révolutionnaire pour les travailleurs et les jeunes. Ce congrès réaffirme les positions fondamentales détaillées dans le document « L'effondrement du capitalisme mondial et la lutte pour le socialisme aux États-Unis », adopté lors du premier congrès national du SEP en 2010. Cela comprend :
36. Les droits sociaux fondamentaux de la classe ouvrière. Le Parti de l’égalité socialiste propose que la classe ouvrière adopte le concept selon lequel il existe des droits sociaux qui sont essentiels à la vie dans une société moderne complexe et qui sont donc « inaliénables ». Ces droits comprennent : le droit à un emploi, le droit à un revenu décent, le droit aux loisirs, le droit à un logement décent et abordable, le droit aux services publics et au transport, le droit à des soins de santé de qualité, le droit à une retraite sûre, le droit à l’éducation, le droit d’accéder à la technologie et aux communications, le droit à un environnement sain et sûr et le droit à la culture.
Ces droits, essentiels à la vie moderne, ne peuvent être obtenus que par une réorganisation fondamentale du pouvoir économique et la redistribution des richesses au sein des États-Unis.
Il faut retirer des mains de quelques privilégiés l'immense richesse créée par le travail de générations de travailleurs et la mettre à la disposition de l'ensemble de la population.
37. L'expropriation des banques et des institutions financières. Il est nécessaire d'exproprier les banques et les autres grandes institutions financières, en protégeant pleinement les petits déposants, de les placer sous la propriété publique et de les faire fonctionner sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière. Cela permettra de dégager d'énormes ressources pour un programme de travaux publics visant à éliminer la pauvreté et à répondre aux besoins sociaux aux États-Unis et dans le monde.
38. La nationalisation des grandes entreprises. Une poignée de sociétés gigantesques contrôlent de larges pans de l'économie, qui est subordonnée au profit privé et aux exigences des investisseurs de Wall Street. Toutes les sociétés privées industrielles, manufacturières et de technologie de l'information d'une valeur de 10 milliards de dollars ou plus doivent être transformées en entreprises publiques, avec une indemnisation complète pour les petits actionnaires et des garanties pour tous les investissements des fonds de pension et des caisses de santé. Les industries essentielles au fonctionnement de base de la société, notamment les télécommunications, les médias sociaux, l'agriculture, l'éducation, les soins de santé et les transports, doivent également être nationalisées et placées sous contrôle démocratique.
Cela ne signifie pas la nationalisation de tout. Les petites et moyennes entreprises, qui emploient des millions de travailleurs, ont elles-mêmes désespérément besoin de sources de crédit fiables et d'un soulagement contre les pratiques monopolistiques déloyales des grandes entreprises.
39. Pour un contrôle ouvrier. L'expropriation des banques et des sociétés doit s'accompagner de l'établissement d'un véritable contrôle démocratique de la production. C'est la base nécessaire pour le développement d'un plan rationnel de production et de distribution mondiales pour remplacer l'anarchie du marché capitaliste et garantir que toutes les décisions sont basées sur les besoins sociaux. Les décisions concernant les conditions de travail, la sécurité, les salaires, l'embauche et les heures de travail doivent être soumises à la voix démocratique de la main-d'œuvre.
L'introduction de nouvelles technologies, y compris l'intelligence artificielle, les véhicules électriques (VE) et de nouvelles formes de communication toujours plus avancées, offre un énorme potentiel d'amélioration des conditions de vie de chacun. Toutefois, cela n'est possible que si ces technologies sont gouvernées et mises en œuvre par les travailleurs et pour les travailleurs. Les progrès de la production doivent être utilisés non pas pour augmenter les profits des entreprises, mais pour réduire la semaine de travail sans perte de salaire.
40. Pour l'égalité sociale. Le demi-siècle écoulé a été marqué par une croissance choquante des inégalités. Des milliers de milliards de dollars ont été distribués à Wall Street et aux riches lors des sauvetages bancaires de 2008-2009 et de 2020, la première année de la pandémie. Cette situation, combinée à des décennies de lutte des classes à sens unique, a abouti à une situation où la richesse des 10 pour cent les plus riches s'élève aujourd'hui à 101,62 billions de dollars, soit 67 pour cent du total national, alors que la richesse détenue par les 50 pour cent les plus pauvres s'élève à 3,78 billions de dollars, soit seulement 2,5 pour cent.
Les apologistes du capitalisme prétendent que l’inégalité n’est pas liée à la crise économique, comme si le retrait de milliers de milliards de dollars d’une utilisation productive n’avait aucun impact économique. La course continuelle et insatiable de l’aristocratie financière pour de plus en plus d’argent a mis le pays en faillite et alimente une frénésie spéculative après l’autre. Les mêmes PDG d’entreprise qui disent qu’ils n’ont pas d’argent pour payer des salaires décents et qui procèdent à des licenciements collectifs parviennent d’une manière ou d’une autre à se payer eux-mêmes et leurs cadres supérieurs des millions, voire des dizaines de millions de dollars chaque année.
Il faut prendre des mesures immédiates pour promouvoir l'égalité sociale et une redistribution radicale des richesses, y compris un impôt progressif sur le revenu qui fasse peser la charge fiscale sur les riches tout en réduisant les impôts pour la grande majorité de la population. Il faut augmenter fortement l'impôt sur les bénéfices de toutes les grandes entreprises. Il faut saisir les richesses des oligarques capitalistes et prendre des mesures immédiates pour alléger le fardeau écrasant de la dette qui pèse sur les travailleurs, y compris l'annulation de la dette des ménages et des étudiants.
La lutte pour l'égalité sociale comprend l'opposition à toutes les formes de discrimination fondées sur la couleur de peau, le genre, l'appartenance ethnique, la religion, l'origine nationale ou l'orientation sexuelle. Cependant, une véritable égalité ne signifie pas le rationnement des possibilités limitées d'éducation et d'emploi sur la base de critères raciaux ou autres. Le SEP s'oppose à la politique d'identité raciale et de genre, qui est basée sur les intérêts des sections de la classe moyenne supérieure qui cherchent un meilleur accès aux positions de pouvoir et de privilège au sein du système capitaliste et de l'État.
41. Non au militarisme et à la guerre ! Le SEP demande le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes américaines du Moyen-Orient, d'Europe, d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Il faut cesser immédiatement toute aide militaire et financière à Israël et mettre fin à toutes les livraisons d'armes. Il faut démanteler le vaste appareil militaire et de renseignement des États-Unis et le vaste arsenal de l'impérialisme américain, y compris le stock d'armes nucléaires, fermer les centaines de bases militaires américaines à l'étranger et dissoudre l'armée permanente. Cela libérera d'immenses ressources pour payer les réparations aux pays ravagés par le militarisme américain et pour répondre aux besoins sociaux critiques au pays. Le SEP s'oppose aux plans avancés de la classe dirigeante visant à réintroduire la conscription militaire dans le but d'entraîner des millions de travailleurs et de jeunes à combattre et à mourir dans les guerres de l'impérialisme américain.
42. Défendre les droits démocratiques. Le Parti de l’égalité socialiste défend les revendications démocratiques, notamment l'abolition du collège électoral, l'élimination des restrictions déraisonnables et antidémocratiques à l'accès au scrutin pour les tiers, l'abolition du Sénat, qui attribue une représentation disproportionnée aux petits États, et la mise en place d'élections pour tous les postes au sein de l'État, y compris pour les juges de la Cour suprême. Nous défendons tous les droits démocratiques, y compris le droit à l'avortement, et l'égalité pour tous les individus, indépendamment de la couleur de leur peau, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.
Une véritable démocratie ne peut être réalisée dans le cadre des institutions étatiques existantes. Elle n'est pas non plus possible sans une restructuration complète des relations sociales et économiques. Il faut abolir les institutions antidémocratiques et les organes répressifs de l'État capitaliste (l'armée professionnelle, la police et les services de renseignements) et les remplacer par des organisations de contrôle et de pouvoir des travailleurs, afin d'établir une économie démocratique et planifiée à l'échelle mondiale.
43. Défendre les travailleurs immigrés. Les politiciens, les médias et les bureaucrates syndicaux à la solde des grandes entreprises font des immigrants des boucs émissaires et attisent les sentiments racistes et chauvins. Ils promeuvent le mensonge méprisable selon lequel cette section opprimée de la classe ouvrière est à blâmer pour la hausse du chômage, la baisse des salaires et les attaques contre les conditions sociales – le produit de l'attaque menée par le grand patronat contre l'ensemble de la classe ouvrière. Leur objectif est de détourner la colère et la frustration populaires croissantes du système capitaliste et de diviser et d'affaiblir la classe ouvrière dans son ensemble.
Le SEP lutte pour l'abrogation de toutes les lois anti-immigration et la dissolution de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) et de l'US Border Patrol. Il exige que tous les travailleurs sans-papiers se voient garantir des droits complets, y compris le droit au travail et le droit de se rendre dans leur pays d'origine sans risquer d'être interdits de retour et séparés de leur famille. Contre les tentatives de militarisation des frontières et de persécution des immigrés, non seulement aux États-Unis mais partout dans le monde, la classe ouvrière doit défendre le principe des frontières ouvertes, c'est-à-dire le droit des travailleurs de vivre et de travailler dans le pays de leur choix en bénéficiant de tous les droits de citoyenneté.
44. Pour un programme de santé publique socialiste visant à éliminer globalement le COVID-19 et d'autres agents pathogènes. La réponse de la classe dirigeante à la pandémie, aux États-Unis et dans le monde, a évolué vers une politique de « COVID pour toujours » de réinfection de masse sans fin, d'affaiblissement par le COVID long et de mort. Cette politique est fondée sur la subordination de la santé publique au profit privé et le rejet des mesures de santé publique de base pour prévenir la propagation d'agents pathogènes mortels.
Le SEP réaffirme sa résolution adoptée lors du septième congrès national en 2022, qui stipulait :
Les deux alternatives qui se présentent à l’humanité sont: soit l’infection massive, la débilitation et la mort sans fin, soit le renversement révolutionnaire du capitalisme et la mise en œuvre d’une politique d’élimination globale, pour mettre fin à toute transmission interhumaine du SRAS-CoV-2. La stratégie d’élimination exige le déploiement universel de toutes les armes de l’arsenal des mesures de lutte contre le virus. Cela comprend: la vaccination de masse, les tests, l’isolement et la recherche des contacts ainsi que la fermeture temporaire des écoles et de la production non essentielle, avec un revenu complet pour les travailleurs et un soutien aux petites entreprises.
Une réponse rationnelle à la pandémie de COVID-19 et à la crise sanitaire en général passe par la mise en place d'une médecine universelle et socialisée. Il faut mettre fin à la mainmise des grandes compagnies d'assurance et éradiquer l’impératif de profit de l'ensemble du système de santé pour la remplacer par des soins de santé universels de haute qualité, gratuits et accessibles à tous.
45. Pour une réorganisation rationnellement planifiée de l’économie mondiale afin d’inverser le changement climatique et de protéger l’environnement. Parmi les nombreuses catastrophes environnementales auxquelles l’humanité est confrontée, la plus dangereuse est peut-être le changement climatique causé par le réchauffement de la planète, provoqué par l’exploitation capitaliste des combustibles fossiles et d’autres ressources naturelles sur la base du profit privé. La réalité du changement climatique met non seulement en péril la vie de centaines de millions de personnes en raison de l’élévation du niveau des océans, de tempêtes plus violentes et de l’impact sur la production agricole, mais elle crée également les conditions propices à l’émergence et à la propagation d’agents pathogènes mortels comme le COVID-19.
Enraciné dans le système de l'État-nation, le capitalisme est incapable de faire face à la crise environnementale mondiale. Seule l'intervention de la classe ouvrière internationale, en collaboration avec des scientifiques et des ingénieurs de principe, peut développer les méthodes techniques et la restructuration économique nécessaires pour sauver l'humanité d'une catastrophe mondiale imminente.
46. La réalisation du programme du SEP exige l’organisation indépendante de la classe ouvrière et son indépendance politique vis-à-vis de tous les partis capitalistes et des mécanismes de répression de la lutte des classes. Par conséquent, le SEP demande :
47. Construisez l'Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC) ! Pour promouvoir ses intérêts, la classe ouvrière doit construire de véritables organisations de masse – des comités d'action de base sur les lieux de travail, dans les usines et les quartiers – indépendantes de l'appareil syndical. Ces organisations doivent commencer par les besoins de la classe ouvrière et doivent être contrôlées démocratiquement par la classe ouvrière. Ils doivent assumer une responsabilité de plus en plus grande pour unifier la classe ouvrière – employés et chômeurs, qualifiés et non qualifiés, natifs et immigrants, dans différentes industries et lieux de travail – et organiser leurs luttes communes, aux États-Unis et dans le monde entier, contre la classe capitaliste.
En lançant la formation de l'Alliance ouvrière internationale des comités de base en 2021, le Comité international de la Quatrième Internationale a déclaré :
L'IWA-RFC travaillera à développer un cadre à l'échelle internationale pour de nouvelles formes d'organisations de la base indépendantes, démocratiques et militantes de travailleurs dans les usines, les écoles et les lieux de travail. La classe ouvrière est prête à lutter. Mais elle est entravée par des organisations bureaucratiques réactionnaires qui étouffent toute expression de résistance [...]
L’Alliance ouvrière internationale des comités de base, avec l'aide politique de la IVe Internationale et des Partis de l'égalité socialiste, s'efforcera d'unifier les travailleurs dans une lutte mondiale commune – en s'opposant à tous les efforts des gouvernements capitalistes et des partisans réactionnaires des innombrables formes de chauvinisme national, ethnique et racial et de la politique identitaire pour diviser la classe ouvrière en factions hostiles.
Le rôle central de l'AFL-CIO dans le soutien à l'impérialisme américain révèle la relation entre le développement d'un mouvement indépendant de la base contre l'appareil bureaucratique et la lutte contre la guerre. L'UAW et la position centrale de Shawn Fain dans le programme de guerre du gouvernement Biden soulignent l'importance de la campagne électorale de 2022 de Will Lehman pour la présidence de l'UAW, sur la base d'un programme socialiste et internationaliste qui appelait à redonner le pouvoir à la base et à bâtir l'IWA-RFC. Lehman a reçu 5000 voix, malgré une campagne systématique de musèlement des électeurs par l'appareil syndical, en alliance avec l'État, révélant la large base de soutien au sein de la classe ouvrière pour une rébellion contre les bureaucraties syndicales et pour des politiques socialistes.
48. Pour l'indépendance politique de la classe ouvrière. La lutte pour ce programme – pour les besoins sociaux de la classe ouvrière, pour la défense des droits démocratiques, pour mettre fin à la guerre – soulève en tout point la nécessité d'une organisation politique indépendante de la classe ouvrière. Il est impossible pour la classe ouvrière de promouvoir ses intérêts dans le cadre du Parti démocrate et du système capitaliste bipartite aux États-Unis.
Le Parti de l'égalité socialiste s'oppose à toutes les tendances politiques qui visent à bloquer la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière. Le SEP s'oppose à toutes ces organisations de la classe moyenne, y compris les groupes qui se disent « socialistes », qui prétendent que le Parti démocrate peut être poussé vers la gauche par une pression de masse. Cette position vise à empêcher la classe ouvrière de créer son propre parti politique indépendant. Les campagnes électorales de Jill Stein (Parti vert) et de Cornel West promeuvent la fiction selon laquelle l'opposition à la guerre et aux inégalités peut être avancée sans s'opposer au capitalisme. Ils parlent au nom de sections de la classe moyenne supérieure qui sont liées au système capitaliste et à l'impérialisme.
49. Pour un État ouvrier. L'objectif du SEP n'est pas de réformer les institutions existantes de l'État capitaliste, mais de l'abolir et d'établir de nouvelles structures politiques et un gouvernement ouvrier – c'est-à-dire un gouvernement de la classe ouvrière, par la classe ouvrière et pour la classe ouvrière, qui mettra en œuvre les politiques socialistes nécessaires pour répondre aux besoins des travailleurs. Un État ouvrier doit être basé sur de nouvelles formes et structures de démocratie participative, qui émergeront au cours des luttes de masse révolutionnaires et qui seront représentatives de la classe ouvrière, la grande majorité de la population.
Pour l'unité internationale de la classe ouvrière et la révolution socialiste mondiale !
50. Le Parti de l'égalité socialiste affirme que les intérêts de la classe ouvrière aux États-Unis ne peuvent être défendus que dans le cadre d'un mouvement unifié de la classe ouvrière dans le monde entier.
51. Les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs aux États-Unis sont, pour l'essentiel, les mêmes que ceux auxquels sont confrontés les travailleurs dans toutes les autres parties du monde. L'escalade de la guerre mondiale, la pandémie de COVID-19, le changement climatique, les inégalités et la croissance du fascisme et de la dictature ne sont pas seulement des problèmes américains. Ce sont des problèmes mondiaux qui nécessitent des solutions mondiales.
52. Le capitalisme est un système économique mondial. De vastes sociétés transnationales parcourent la terre à la recherche de la main-d’œuvre la moins chère et des matières premières, produisant pour un marché mondial. Les mêmes banques et les mêmes marchés financiers dictent la politique de chaque pays. Parce que la production est mondiale, les problèmes de la société de masse ne peuvent être résolus que sur la base d’un programme socialiste international.
53. Le SEP aux États-Unis est politiquement solidaire du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), le Parti mondial de la révolution socialiste. La tâche du SEP aux États-Unis est de développer au sein de la classe ouvrière une direction socialiste, basée sur les perspectives internationales de la Quatrième Internationale, le mouvement fondé par Léon Trotsky en 1938 en opposition à la trahison stalinienne de la Révolution russe.
54. La campagne électorale du SEP en 2024 se battra pour cette perspective, la seule voie de l’avant pour la classe ouvrière aux États-Unis et dans le monde.
(Article paru en anglais le 13 août 2024)