La grève des dockers de la côte est qui a débuté lundi est un tournant crucial pour l’ensemble de la classe ouvrière. Tous les travailleurs doivent se tenir aux côtés des dockers et lancer une lutte commune qui unisse toutes les sections de la classe ouvrière.
Les enjeux de cette grève sont ressentis par les travailleurs du monde entier. Ils luttent pour des augmentations de salaire adaptées à l’inflation galopante, de meilleures conditions de travail et une sécurité au travail renforcée. L’automatisation est un enjeu crucial. Comme pour la transition vers les véhicules électriques, les avancées technologiques, qui devraient être utilisées au profit des travailleurs, sont utilisées pour supprimer des emplois, réduire les salaires et intensifier l’exploitation.
Les bureaucraties syndicales sont sur la défensive. L’UAW, l’AIM, les Teamsters et d’autres organisations syndicales ont du mal à contenir la colère grandissante et la volonté de se battre des travailleurs.
À l’usine de camions Stellantis Warren dans le Michigan, plus de 2000 travailleurs sont confrontés à des licenciements imminents, mais le président de l’UAW, Shawn Fain, et l’UAW ne font rien pour les empêcher. Fain bloque activement une véritable lutte, évoquant cyniquement une grève potentielle chez Stellantis afin de maintenir les travailleurs passifs, et empêcher une véritable riposte.
Mais les « grèves debout » bidon de l’UAW chez les trois grands constructeurs l’an dernier – qui n’ont eu pratiquement aucun impact sur les bénéfices des entreprises – ont ouvert la voie aux contrats au rabais que les entreprises utilisent aujourd’hui pour imposer des licenciements collectifs. Toute « grève » instiguée par Fain et la direction de l’UAW contre Stellantis serait tout aussi inefficace et tout aussi suivie d’une trahison.
La réalité est que l'appareil de l'UAW manœuvre pour user les travailleurs et nous empêcher de prendre des mesures indépendantes. Mais Fain et la direction de l'UAW n'ont aucune autorité légitime pour dicter aux travailleurs ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Ils sont arrivés à la tête du syndicat suite aux élections frauduleuses dont la plupart des travailleurs n'avaient pas été informés. Et maintenant, Fain et d'autres hauts responsables syndicaux font eux-mêmes l'objet d'une enquête pour corruption de la part du surveillant juridique de l'UAW.
La base doit prendre l’initiative! Les travailleurs de l’automobile doivent agir rapidement pour former des comités de la base dans chaque usine, afin de discuter d’une stratégie d’union avec les autres travailleurs en grève et de planifier une action collective pour défendre les emplois.
Les dockers ont montré que lorsque les travailleurs se lèvent et se battent, nous avons le pouvoir de perturber les fondements mêmes de l’économie capitaliste.
La chaîne d'approvisionnement mondiale dépend du travail des débardeurs du monde entier. Les débardeurs du port de Montréal au Canada ont également entamé une grève de 72 heures lundi.
De même, l’industrie automobile dépend du travail interconnecté des travailleurs du secteur automobile à l’échelle internationale. Ces derniers cherchent à lutter contre les suppressions d’emplois massives aux États-Unis, en Italie, en Allemagne et dans de nombreux autres pays. Si nous nous unissons et faisons grève ensemble, nous pouvons mettre les entreprises à genoux.
Ceci est un appel à tous les travailleurs pour qu'ils rejoignent ce combat. Une rébellion de la classe ouvrière est déjà en cours. Les travailleurs de Boeing dans le nord-ouest du Pacifique ont déjà lancé une révolte contre la bureaucratie syndicale, en rejetant à 94 pour cent un contrat approuvé par l'AIM.
Cinq mille salariés de Textron Aviation sont en grève au Kansas après avoir également rejeté un accord au rabais promu par l'AIM. Et des centaines de salariés d'Eaton Aerospace, membres de l'UAW, sont en grève au Michigan après avoir rejeté deux contrats au rabais.
Les travailleurs de l’automobile et les autres travailleurs doivent désormais s’unir à eux. Il ne s’agit pas seulement de lutter pour défendre ce que nous avons, mais de renverser la situation et de passer à l’offensive.
Cette lutte doit être fondée sur l’unité de tous les travailleurs, de tous les secteurs et au-delà des frontières. Les licenciements chez Warren Truck, les contrats au rabais chez Boeing et la grève des dockers font partie de la même lutte internationale. La classe dirigeante, les actionnaires et leurs laquais au sein des directions syndicales veulent nous diviser, nous isoler et nous empêcher de lutter ensemble. Mais nous ne pouvons laisser cela se produire.
Les travailleurs doivent former des comités de la base dans chaque usine et chaque lieu de travail, indépendants de l’appareil de l’UAW et des autres bureaucraties syndicales, pour prendre le contrôle de la lutte et unir nos forces. C’est la seule façon de lutter efficacement.
La classe dirigeante est terrifiée par le pouvoir croissant des travailleurs. Elle investit des milliards dans des guerres à l’étranger tout en attaquant nos emplois, nos salaires et nos conditions de travail chez nous. Quand Fain parle de « l’arsenal de la démocratie », il entend en réalité transformer nos usines pour la production de guerre et nous dépouiller des quelques droits qui nous restent.
Il est clair que nous ne pouvons pas compter sur la bureaucratie syndicale ni sur une quelconque branche de l'establishment politique, démocrate ou républicain, pour défendre nos intérêts. Nous devons prendre les choses en main et construire un mouvement ouvrier puissant et indépendant pour lutter pour nos droits.
Il ne s’agit pas seulement d’une grève, d’un contrat ou d’un secteur d’activité. Il s’agit de mobiliser toute la puissance de la classe ouvrière pour lutter pour un avenir meilleur pour tous les travailleurs.
Nous devons lutter pour faire valoir le pouvoir de la base, pour le contrôle de nos lieux de travail et de nos luttes, et pour une véritable contre-offensive contre la grande entreprise et le gouvernement.
(Article paru en anglais le 2 octobre 2024)