Perspective

Le gouvernement Biden marque une année de génocide à Gaza par de la propagande sioniste et impérialiste

Le premier anniversaire du début du génocide de Gaza a été marqué aux États-Unis par des déclarations brèves, hypocrites et complètement fausses du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris.

Le président Joe Biden, au centre, debout avec la première dame Jill Biden, à gauche, et le rabbin Aaron Alexander de la congrégation Adas Israel, participe à l'allumage d'une bougie commémorative dans la salle bleue de la Maison Blanche à Washington, lundi 7 octobre 2024. [AP Photo/Susan Walsh]

Tous deux ont évoqué ce qui sont des tropes anti-palestiniens standard du Département d'État, répétés fidèlement par les médias américains. Biden a déclaré que l'attaque des combattants du Hamas était «le jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis l'Holocauste». Harris a fait référence aux allégations dénuées de toute preuve de viol de masse, ajoutant: «Ce que le Hamas a fait ce jour-là était le mal pur – c'était brutal et répugnant.»

Si une comparaison doit être faite avec l'Holocauste, ce sont les actions menées par Israël au cours de l'année écoulée qui s’y prêtent, d'abord à Gaza, puis en Cisjordanie, et maintenant celles visant les forces pro-palestiniennes comme le Hezbollah au Liban, et les Houthis au Yémen.

En juillet, la publication médicale britannique The Lancet estimait à 186 000 le nombre cumulé de morts à Gaza, victimes des bombes, du blocus, de la famine et de la maladie. Le total doit maintenant être bien supérieur à 200 000. Cela signifie que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont tué au moins 167 Palestiniens pour chacun des 1 200 Israéliens morts le 7 octobre (dont un nombre important, mais inconnu, sont le fait des FDI mêmes agissant en vertu de leur «doctrine Hannibal», qui préconise de tirer et de tuer des Israéliens plutôt que de permettre qu'ils soient faits prisonniers).

Des Palestiniens reviennent sur des scènes de destruction dans le quartier de Shijaiyah à Gaza, le jeudi 11 juillet 2024. [AP Photo]

Malgré les efforts constants pour s’approprier la mémoire de l'Holocauste afin de justifier les crimes modernes de l'État d'Israël, c'est ce dernier qui copie ouvertement les méthodes sauvages des nazis. L'un des actes de meurtre de masse les plus notoires du régime d'Hitler, fut le massacre des habitants du village tchèque de Lidice, après que le chef de la Gestapo Reinhard Heydrich eut été tué par des combattants de la résistance tchèque en 1942. Les forces allemandes y ont exécuté sommairement 173 hommes et déporté les 184 femmes et 88 enfants vers des camps de la mort. L'armée israélienne a effectivement mené trois Lidices par jour à Gaza au cours de l'année écoulée, ciblant les bébés, les enfants et les femmes, ainsi que les hommes.

Aucune comparaison de ce type n'apparaîtra dans les milieux officiels américains ou dans les médias, qui sont voués à minimiser l'ampleur colossale et horrifiante du massacre de masse à Gaza.

Et comme toujours, la prémisse de toutes ces déclarations et analyses est que le monde a commencé le 7 octobre 2023. Le soulèvement des Palestiniens de Gaza est présenté comme un massacre «non provoqué» de civils israéliens pacifiques, sans aucune référence aux 70 années précédentes de dépossessions, de terreur sioniste, d'expulsions massives et de création à Gaza de la plus grande zone carcérale du monde, avec 2,3 millions de détenus.

Toute cette présentation est un mensonge du début à la fin. Le communiqué de Harris déclarait: «Le long et extraordinaire arc de l'histoire juive est plein de pogroms et de préjugés, de massacres et de séparations.» C'est bien vrai. Mais qu'en est-il du «long arc de l'histoire» des Palestiniens, qui comprend l'oppression par l'impérialisme britannique, la colonisation sioniste et des décennies de subsistance en tant que réfugiés apatrides?

Le caractère bref et superficiel des manifestations officielles – Biden et sa femme ont allumé des bougies et écouté trois minutes de prière hébraïque; Harris et son mari ont planté un arbre à l'extérieur de sa résidence officielle, puis sont retournés à l'intérieur – était effectivement un aveu que la population mondiale a vu clair dans les mensonges officiels et ne peut pas être influencée par de tels gestes.

Comme l'a admis lundi Ruth Marcus, chroniqueuse pro-sioniste et rédactrice en chef adjointe du Washington Post, « Israël ... est devenu – et, pour être franc, s'est aidé lui-même à devenir – moins une victime sympathique qu'un paria international».

En effet, l'opinion publique mondiale est massivement du côté des Palestiniens. Cela inclut un nombre croissant de travailleurs et de jeunes juifs, hostiles aux fascistes israéliens qui utilisent l'Holocauste pour justifier des crimes commis à une échelle monumentale.

Et il ne s’agit pas seulement d’Israël. Le régime sioniste est le fer de lance de l'impérialisme au Moyen-Orient. Les États-Unis sont eux aussi un paria international, considéré comme responsable par la grande majorité de la population mondiale du massacre aux dimensions quasi insondables en train d’être commis. Le gouvernement américain, ainsi que ses alliés de l'OTAN, s'y associent ouvertement et défendent le meurtre de masse.

Ceci n'est que le début d’une situation qui pourrait devenir bien pire. Israël bombarde le Liban à un rythme qui rivalise avec la destruction de Gaza. Il se prépare à attaquer l'Iran. La semaine dernière, les forces militaires israéliennes et américaines ont frappé le Yémen, où le régime dirigé par les Houthis a publiquement déclaré sa solidarité avec la population de Gaza. Les conditions sont mises en place pour une guerre totale dans tout le Moyen-Orient.

Selon une étude du projet «Costs of War» [Le coût de la guerre] de l'université Brown, publiée le 7 octobre, les États-Unis ont dépensé au moins 22,8 milliards de dollars pour les guerres d'Israël et les opérations militaires américaines au Moyen-Orient cette dernière année. Près de 18 milliards de dollars ont été dépensés sous forme d'aide militaire, notamment de bombes à fragmentation, d'armes guidées de précision, d'obus d'artillerie et d'argent liquide pour l'achat d'autres armes et de carburant. Cela porte le total de l'aide militaire américaine à Israël à 251,2 milliards de dollars, ajustés à l'inflation, depuis 1959, selon cette étude.

4,86 milliards de dollars supplémentaires ont été dépensés pour les opérations militaires américaines dans la région, où les déploiements de troupes américaines ont varié de 34 000 à 51 000 au cours de l'année écoulée, en fonction de la taille des forces navales stationnées en Méditerranée, en mer Rouge et en mer d'Arabie.

Le sionisme est également devenu le fer de lance de la réaction impérialiste à l'intérieur du pays où la répression de l'opposition au génocide de Gaza s'est intensifiée au point qu'une atmosphère d'État policier virtuel existe sur de nombreux campus universitaires américains. Le 7 octobre, la police a aspergé de gaz poivré et arrêté des manifestants anti-génocide sur le Diag, la place centrale du campus de l'Université du Michigan à Ann Arbor.

Le président Biden a déclaré la détermination de son gouvernement à réprimer «l'antisémitisme», ce qui veut dire non pas les sentiments anti-juifs réels de la droite fasciste, qui domine le Parti républicain, mais au contraire l'opposition de gauche à la guerre impérialiste et aux crimes de ses mandataires sionistes. Entre les mains de la classe dirigeante, le terme «antisémitisme» a été privé de tout contenu réel, et est utilisé comme un gourdin contre quiconque, y compris les Juifs, s'oppose au massacre de masse.

Dans l’éventail officiel de la politique américaine, il n’y a pour ceux qui s’opposent à la guerre et au génocide aucun choix. D'un côté, il y a le bellicisme calculé et sans scrupules de Biden, Harris et des démocrates, qui se concentrent pour l'instant sur la guerre avec la Russie en Ukraine et la préparation de la guerre contre l'Iran. De l'autre, il y a le bellicisme fasciste de Trump, Vance et des républicains, qui attaquent la politique de guerre de Biden du point de vue d'un militarisme tout aussi sanglant, davantage axé sur la Chine, tout en promettant un assaut encore plus féroce contre le droit démocratique du peuple américain à s'opposer à la guerre impérialiste.

Il n'y a qu'une seule méthode pratique pour arrêter la marche à la Troisième Guerre mondiale, qui émane de la crise mondiale du capitalisme et du virage des classes dirigeantes de tous les grands pays capitalistes vers des méthodes dictatoriales de gouvernement. C'est l'organisation politique indépendante de la classe ouvrière et la pleine mobilisation du vaste pouvoir social des travailleurs contre les fauteurs de guerre et leur système.

Le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) a averti avec insistance que ceux qui prétendent que la pression populaire peut arrêter la main de Biden, de Trump et d'autres dirigeants impérialistes entraînent les travailleurs dans une impasse et ce, avec des conséquences dévastatrices.

Seule la construction d'un mouvement révolutionnaire de masse de la classe ouvrière internationale, voué au renversement du capitalisme mondial et à l'instauration d'un système socialiste, offre une voie vers l’avant.

(Article paru en anglais le 8 octobre 2024)

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