Halte à la répression par Starmer des manifestants opposés au génocide à Gaza sur les campus!

Le gouvernement travailliste de Sir Keir Starmer mène une répression contre les étudiants qui protestent contre le génocide des Palestiniens à Gaza et travaille main dans la main avec le président fasciste américain Donald Trump.

Le Premier ministre Keir Starmer rencontre Donald Trump, président des Etats-Unis lors d’une réunion bilatérale à la Maison Blanche. [Photo by Simon Dawson / No 10 Downing Street / CC BY-NC-ND 2.0]

L'enlèvement, la détention et les menaces d'expulsion proférées par Trump contre des manifestants étudiants comme Mahmoud Khalil, Momodou Taal et Rumeysa Ozturk rappellent les agissements des dictatures allemandes nazies et latino-américaines: la disparition d'opposants politiques. Ces actes ont indigné les travailleurs et les jeunes du monde entier. Mais ils ne sont que l'expression la plus flagrante de la même politique menée par tous les gouvernements impérialistes.

Au Royaume-Uni, un étudiant de l'université SOAS a été inculpé et un autre arrêté en vertu de la législation antiterroriste pour avoir soutenu le droit du peuple palestinien à résister à une occupation illégale. De nombreux autres ont fait l'objet d'enquêtes, de suspensions et d'expulsions en raison de leur militantisme – bien plus de 100, selon l'association de défense des droits de l'homme Liberty.

L'un des manifestants arrêtés à Londres, le 18 janvier 2025.

Un climat de peur est créé sur les campus, avec les administrations universitaires, les sociétés de sécurité privées, la police et les groupes sionistes travaillant ensemble pour faire taire les discours et les protestations pro-palestiniens, le tout sous la direction du gouvernement travailliste.

Au-delà des universités, les jeunes militants sont pris pour cible par ce qui s'apparente à une véritable police politique. Des membres de Palestine Action ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir manifesté contre le fabricant d'armes israélien Elbit Systems, usant ainsi des pouvoirs conférés à la police par la législation antiterroriste.

Six participants à une manifestation de la Youth Demand dans un bâtiment de réunion des Quaker de Londres ont été arrêtés pour «conspiration en vue de troubler l'ordre public» par une escouade de 30 policiers, dont certains armés, qui ont pris d'assaut le bâtiment. Une série de perquisitions au petit matin a été menée contre 12 autres personnes.

The national protest movement against the genocide in Gaza, which has mobilised millions over the last year and a half, is under threat. Seventy-seven protesters—including leading members of the Stop the War Coalition and Palestine Solidarity Campaign—were arrested in a pre-planned police ambush on January 18, and participating members of parliament including former Labour Party leader Jeremy Corbyn were questioned at police stations.

Le mouvement national de protestation contre le génocide à Gaza, qui a mobilisé des millions de personnes depuis un an et demi, est menacé. Soixante-dix-sept manifestants, dont des membres influents de la Coalition Stop the War et de la Campagne de solidarité avec la Palestine, ont été arrêtés le 18 janvier lors d'une embuscade policière planifiée, et les députés parlementaires participants, dont l'ancien chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn, ont été interrogés dans les commissariats de police.

L'État policier de Starmer prend forme

L’intention du Parti travailliste est de criminaliser toute manifestation contre le génocide de Gaza, ouvrant ainsi la voie à la répression de toute opposition politique au militarisme et à l'impérialisme britanniques. Comme aux États-Unis, les attaques contre les droits démocratiques des étudiants constituent une première étape dans la mise en œuvre de cette politique plus large, après une série de perquisitions domiciliaires et d'arrestations à l'aéroport de journalistes critiques.

Il s’agit de projets de longue date, et le Parti travailliste a été porté au pouvoir par la classe dirigeante britannique pour les réaliser, remplaçant un Parti conservateur en pleine débâcle.

Ce fut le Parti travailliste qui a joué le rôle principal dans la propagation des accusations d’«antisémitisme de gauche» comme moyen d’interdire l’opposition au sionisme et aux crimes de l’État israélien: une chasse aux sorcières dirigée en premier lieu contre Corbyn et ses partisans, visant en fin de compte tous les travailleurs et les jeunes qui s’opposent à la guerre, au militarisme et à l’austérité.

La capitulation de Corbyn face à cette chasse aux sorcières a ouvert la voie à Starmer et à tout ce qui a suivi.

Depuis son arrivée au pouvoir en juillet dernier, le Parti travailliste a non seulement maintenu la législation anti-manifestation autoritaire votée par les conservateurs, mais en a considérablement étendu l’utilisation. Il déploie également la législation antiterroriste et le dispositif Prevent mis en place par les précédents gouvernements travaillistes de Tony Blair et Gordon Brown, les exploitant ainsi comme cela était prévu dès le départ: pour saper les droits démocratiques des travailleurs et des étudiants.

Le Parti travailliste peut s'appuyer sur un ensemble d'administrateurs universitaires accommodants et complices pour superviser la première phase de cette répression menée sur les campus. Des riches présidents d’universités – rémunérés en moyenne plus de 400 000 £ par an au sein du Russell Group – supervisent des établissements qui ont investi des millions de livres en Israël et dans l'industrie de l'armement et qui ont noué des partenariats étroits dans les deux domaines.

Le gouvernement n’a pas non plus à s’inquiéter de l’invisible Syndicat national des étudiants (NUS) ni des protestations pour la forme du Syndicat des universitaires, qui n’a rien fait pour mettre fin à la persécution politique des étudiants sous la responsabilité de ses membres.

L'impérialisme britannique se prépare à la guerre

Building a movement to defeat these attacks on democratic rights means understanding the class and imperialist interests behind them. The Labour government is leading the UK into a new struggle for the violent redivision of the world, spearheaded by the Trump administration.

Construire un mouvement pour contrer ces attaques contre les droits démocratiques nécessite de saisir le sens des intérêts de classe et impérialistes qui les sous-tendent. Le gouvernement travailliste entraîne (article en anglais) le Royaume-Uni dans une nouvelle lutte pour un nouveau partage violent du monde, emmené par l'administration Trump.

Au Moyen-Orient, la quête d'une solution finale du problème palestinien par Israël est menée de concert avec Washington dans le cadre de plans visant à isoler et à soumettre l'Iran, allant jusqu'à la destruction du Yémen, du Liban et de la Syrie. Le Royaume-Uni joue un rôle majeur: il effectue des vols de surveillance au-dessus de Gaza, met sa base aérienne chypriote à disposition pour le transfert de matériel militaire, participe à des frappes aériennes au Yémen et envoie des navires de guerre en mer Rouge.

En Europe, Trump a inversé la stratégie de l’administration Biden visant à alimenter une guerre par procuration de longue durée contre la Russie en Ukraine, souhaitant plutôt un accord avec le Kremlin aboutissant à la colonisation de fait de l'Ukraine par les États-Unis, tout en mettant le cap vers un conflit avec la Chine.

Starmer joue un rôle majeur dans les plans européens visant à saboter cet effort et à revendiquer les droits de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne d’accéder aux ressources de l'Ukraine, et in fine de la Russie. Sa «Coalition des volontaires» vise à déployer des troupes de l'OTAN au sol et des avions dans les airs en Ukraine, visant la Russie, puissance nucléaire.

Les dépenses militaires augmentent en milliards de livres pour alimenter cette politique de guerre, jusqu'à 2,5 pour cent du PIB d'ici 2027, voire avant, et bientôt bien au-delà. Cette hausse est financée par des coupes sombres dans les dépenses sociales restantes, le Parti travailliste procédant à des coupes drastiques dans les services et prestations essentiels.

Les jeunes sont les premiers visés (article en anglais). La ministre des finances Rachel Reeves a clairement annoncé son intention de réduire considérablement les prestations sociales des jeunes de la fin de l'adolescence et du début de la vingtaine. Parallèlement, elle a souligné les «opportunités» offertes aux jeunes dans les forces armées. Une génération est endoctrinée pour server de chair à canon.

Le socialisme et la lutte des classes sont la seule réponse

Starmer et le Parti travailliste savent qu'ils ne peuvent pas mener à bien ce programme démocratiquement. Il existe une forte opposition, notamment parmi les jeunes, à la guerre au service des riches et à une nouvelle vague d'austérité pour la financer.

La stratégie de Starmer est de vaincre cette opposition par la force. Nous avons besoin de notre propre force pour lancer une contre-attaque politique décisive.

L'an dernier, une vague de rassemblements dans les universités britanniques, suivant l'exemple américain, a démontré la détermination des étudiants à mettre fin à l'un des pires crimes du XXIe siècle. Des centaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations de masse mois après mois.

Mais le bilan de ces manifestations est clair. Les universités réduisent au silence la dissidence; le gouvernement travailliste continue de soutenir Israël sans réserve. Le génocide des Palestiniens et l'atteinte aux droits démocratiques de leurs partisans ne peuvent être vaincus en faisant pression sur la bande de va-t-en-guerre de Starmer.

Le Parti travailliste met en œuvre la politique d'une classe dirigeante britannique enlisée dans la crise terminale du capitalisme mondial, provoquant une éruption de guerre et un glissement vers la dictature. Un mouvement antiguerre de masse doit se construire autour d'une force sociale d'opposition, capable de mettre fin au militarisme et à la répression policière de Starmer, et de mettre fin au système capitaliste à l'origine de cette dérive vers la barbarie. Cette force, c'est la classe ouvrière.

L'Internationale des Jeunes et Étudiants pour l'Égalité sociale (IYSSE) appelle les étudiants à mobiliser la plus large opposition possible face aux atteintes aux droits démocratiques. Ils doivent avant tout se battre pour reconstruire une tradition marxiste et une direction révolutionnaire parmi les travailleurs. Rejoignez l'IYSSE dès aujourd'hui pour:

  • Stopper les attaques anti-démocratiques contre les étudiants!

  • Construire un mouvement ouvrier anti-guerre!

  • Lutter pour le socialisme !

(Article paru en anglais le 11 avril 2025)