Mobilisons les travailleurs contre la guerre et le budget d’austérité, faisons chuter Macron!

La journée d’action en France du 2 décembre se déroule sur fond d’une escalade européenne et internationale de la lutte des classes. Le refus d’escalade militaire et d’austérité qui mobilise les travailleurs en France aujourd’hui se généralise à travers l’Europe. Les grèves nationales contre des budgets austéritaires se sont déroulées en Italie, en Belgique et au Portugal, après que 7 millions de travailleurs américains ont participé à la mobilisation «No Kings» contre Trump.

A travers l’Europe, la remilitarisation pour préparer une «guerre de haute intensité» suicidaire contre la Russie en Ukraine est incompatible avec les besoins sociaux de la population. L’appel du général Fabien Mandon à sacrifier les enfants des Français à la guerre et leur consommation à la production militaire n’est qu’un exemple très criant. Le budget qui émerge des actuelles négociations parlementaires, avec des coupes claires dans les retraites, les dépenses de santé et le fonctionnement des services publics, est inacceptable aux travailleurs.

Mais les travailleurs ne peuvent pas mobiliser l’énorme opposition de la base au gouvernement minoritaire français qui gouverne contre le peuple, et stopper l’offensive contre leurs droits sociaux et démocratiques, sans rompre avec les directions bureaucratiques qui dominent les luttes ouvrières. Ces forces n’ont ni essayé de relier les luttes en France à celles sur les mêmes sujets en dehors des le France, ni lutté pour faire chuter le gouvernement illégitime et haï de Macron.

Qu’est-il advenu des mobilisations de millions de jeunes et de travailleurs à la rentrée 2025? Si elles ont témoigné de la profonde opposition qui existe à Macron, elles n’ont débouché sur rien, hormis des tractations parlementaires sur le montant exact des mesures d’austérité nécessaires à financer la guerre et les réductions d’impôts pour l’aristocratie financière. Les travailleurs étant ainsi isolés et étranglés politiquement, la force qui en profite est le RN, dont l’éventuel candidat présidentiel Jordan Bardella caracole en tête dans les sondages.

Pour comprendre contre quelles forces les travailleurs devront se révolter, il faut voir avant tout la faillite du Nouveau Front Populaire (NFP) de Jean-Luc Mélenchon. Mélenchon et son parti populiste, la France insoumise (LFI), ont bâti le NFP avec le PS bourgeois, le PCF stalinien, les Verts, le NPA pabliste et les bureaucraties syndicales, arguant que l’unité ferait la force. Mais ils ont fait l’alliance avec la bourgeoisie libérale et le stalinisme aux dépens des travailleurs: le PS et le PCF cherchent à présent un accord avec Macron pour faire passer son budget.

La bureaucratie de la CGT, dans son appel à la mobilisation aujourd’hui, n’appelle pas à stopper les guerres de l’OTAN et ne mentionne aucune lutte en dehors des frontières de la France. Isolant les travailleurs de leurs frères et sœurs de classe à l’international, et rejetant bien sûr une lutte pour faire chuter Macron voulue par une large majorité des Français, la bureaucratie cégétiste se borne à appeler à «faire pression» sur l’Assemblée pour un budget de «justice sociale».

Diverses organisations petite-bourgeoises qui tournent autour du NFP sèment un maximum de confusion dans la classe ouvrière en appelant à radicaliser la politique des bureaucraties. Ainsi le parti Révolution permanente critique la CGT, «l’impasse de sa stratégie de pression» et appelle à «une nouvelle stratégie.» Or, sur cette question RP, qui insiste qu’il faut pour mobiliser les travailleurs bâtir une puissante fraction au sein de la bureaucratie cégétiste, se borne à dire qu’il faut «remettre l’affrontement avec Lecornu, Macron et le régime à l’ordre du jour.»

Mais concrètement, pour affronter Lecornu, Macron et le régime, que faut-il faire? Il faut mener une lutte dans la classe ouvrière pour préparer une grève générale visant à faire chuter Macron et son gouvernement minoritaire autour de Lecornu, tout en reliant la lutte en France aux luttes de la classe ouvrière internationale contre l’impérialisme, l’austérité et la guerre.

Pour mener une telle lutte, les travailleurs ont besoin d’abord de leurs propres organisations de lutte à la base, des comités d’action indépendants des bureaucraties syndicales. C’est le seul moyen d’éviter de nouvelles trahisons comme celles de la lutte contre la réforme des retraites par Macron en 2023. Alors que des millions de travailleurs avaient fait grève, et que les deux-tiers des Français disaient vouloir faire chuter Macron, les bureaucraties syndicales ont sonné la fin du mouvement suite à la promulgation par Macron de sa réforme illégitime et antidémocratique.

Les travailleurs ont besoin de leurs propres revendications autour desquelles se mobiliser pour déborder l’obstacle politique posé par les bureaucraties et des populistes petit-bourgeois. De telles revendications permettraient de convaincre les travailleurs qui votent RN de soutenir une politique de gauche et socialiste, luttant contre le fascisme et la guerre en luttant contre le capitalisme.

Le Parti de l'égalité socialiste propose à cet effet les revendications suivantes :

Non à la guerre impérialiste! Stop à la guerre avec la Russie, démantelons l'OTAN!

L’escalade de l'OTAN contre la Russie, rejetée par l'écrasante majorité de la population, doit cesser. Les travailleurs doivent rejeter les appels à saborder les protections sociales afin de financer une «guerre de haute intensité» avec la Russie. Il faut annuler les réformes des retraites et les autres mesures d’austérité destinées à financer la guerre impérialiste. La France doit quitter l'alliance impérialiste de l'OTAN, qui menace de déclencher une guerre nucléaire, dans le cadre d'une lutte internationale de la classe ouvrière pour démanteler l'OTAN et arrêter ses guerres.

Des milliards pour l'emploi et les droits sociaux, nationalisations et expropriations des capitalistes!

Il faut abroger l’illégitime réforme des retraites de Macron et briser le diktat des banques sur la société. Les travailleurs doivent rejeter le mensonge selon lequel il n'y a pas d'argent pour les programmes sociaux et l'emploi. Il faut récupérer les centaines de milliards d'euros de fonds publics accaparés par l'aristocratie financière dans le cadre des sauvetages bancaires répétés qui ont fait de la France le pays avec les milliardaires les plus riches d'Europe.

Abolir la présidence monarchique de la Ve République!

Macron gouverne contre le peuple via la répression policière. Ses CRS descendent des alliés collaborationnistes des SS nazis qui ont combattu la Résistance, comme le rappelle le slogan 'CRS=SS' de la grève des mineurs de 1948 et de la grève générale de 1968. Il faut les dissoudre, ainsi que la présidence exécutive de la Constitution de 1958. Dans l’analyse finale, toutefois, la lutte pour défendre les droits démocratiques dépendra de la lutte pour transférer le pouvoir de l’État capitaliste à des organisations ouvrières, bâtir un État ouvrier et instaurer le socialisme.

Stop à la persécution des réfugiés et des immigrés, pour l'unité internationale des travailleurs!

La mobilisation de la classe ouvrière en lutte exige une opposition implacable aux tentatives de la bourgeoisie de la diviser par le nationalisme. Il faut rejeter à la fois les appels du RN à accélérer les expulsions des sans papiers, et les mesures anti-immigrés de Macron et du NFP: lois de l'UE contre le droit d'asile, camps de détention de masse. Il faut abroger lois humiliantes interdisant les vêtements religieux musulmans dans les écoles ou dans les lieux publics en France.

Pour les États-Unis socialistes d'Europe

Les travailleurs et les jeunes en France ont de puissants alliés dans leur lutte: les millions de travailleurs à travers l'Europe et internationalement opposés à la guerre, au fascisme, et à l'austérité. Bureaucrates syndicaux et les parlementaires français feront obstacle. Les travailleurs pourront construire leurs propres comités d’action à la base et un mouvement politique pour transférer le pouvoir à la classe ouvrière en France, à travers l'Europe et à l’international, pour remplacer l'Union européenne capitaliste par les États-Unis socialistes d'Europe.

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