Les étudiants et les enseignants des États-Unis et de par le monde défient la répression d’État policier pour s’opposer au génocide israélien à Gaza

Le WSWS assure une couverture sur le terrain du mouvement de protestation qui se développe contre le génocide à Gaza et la répression des droits démocratiques par l'État.

Plus de 900 manifestants anti-génocide arrêtés sur les campus aux États-Unis

En moins de deux semaines, la police américaine a arrêté au moins 900 personnes pour avoir participé à des manifestations anti-guerre et pro-palestiniennes, selon une base de données gérée par le Washington Post. Les étudiants des campus américains ont organisé plus de 75 manifestations et campements à leurs établissements ou en périphérie, y compris dans les principales universités de la Ivy League, à commencer par l'université Columbia le 17 avril.

Des étudiants de l'Université du Texas à Austin disent à la police anti-émeute : «Vous ne nous faites pas peur !», le 24 avril 2024.

Si les manifestations ont été menées par des étudiants, dans de nombreux cas, des professeurs se sont joints aux protestations pour exprimer leur dégoût face à l'implication de leurs écoles dans des projets militaires, notamment en tirant des bénéfices de la fabrication d'armes israéliennes.

En réponse aux manifestants appelant les universités à se désinvestir des entreprises israéliennes, de nombreux administrateurs et présidents d'université, encouragés par des politiciens des deux partis, ont fait appel à la police anti-émeute contre des étudiants qui manifestaient pacifiquement, ce qui a conduit à des arrestations massives.

Samedi, à l'université Washington de Saint-Louis, une centaine de personnes, dont Jill Stein, candidate du Parti vert à l'élection présidentielle américaine, ont été arrêtées pour avoir participé à un campement sur le campus.

Jason Call, directeur de campagne de Stein, a déclaré à Fox News Digital que lui et un autre directeur de campagne adjoint avaient également été arrêtés aux côtés de Stein et d’étudiants.

Dimanche, Joseph Kishore, candidat à la présidence du Parti de l’égalité socialiste, a publié sur X/Twitter une déclaration dénonçant l'arrestation de Stein et d'autres personnes :

L'attaque contre les manifestations dans tout le pays est dirigée par le gouvernement Biden. Elle est soutenue à la fois par les démocrates et les républicains, les partis jumeaux de l'élite dirigeante capitaliste.

Tandis que les protestations se multiplient aux États-Unis et dans le monde, les deux partis ont uni leurs forces pour adopter un vaste projet de loi que Biden a signé le week-end dernier pour financer la guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie, le génocide à Gaza et le conflit qui se développe avec la Chine.

Le corollaire de la guerre impérialiste mondiale est l'attaque brutale contre les droits démocratiques. Le SEP se bat pour développer un mouvement au sein de la classe ouvrière, reliant la défense des droits démocratiques à l'opposition à la guerre impérialiste et au système de profit capitaliste.

L'agressivité de la police face aux manifestants contre le génocide contraste fortement avec l'approche non interventionniste adoptée à l'égard des néo-nazis et des suprémacistes blancs. Alors que la police s'est déchaînée sur les campus au cours du week-end, une vidéo a été diffusée montrant des membres du Patriot Front marchant dans le centre-ville de Charleston, en Virginie-Occidentale, sans interférence de la part de la police.

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Plus de 1000 étudiants et membres de la communauté marchent contre le génocide à l'université Yale

Dimanche après-midi, plus de 1000 étudiants de Yale et membres de la communauté se sont rassemblés et ont défilé sur le campus de New Haven, dans le Connecticut, pour dénoncer la complicité de Yale dans le génocide à Gaza et la répression policière sur les campus.

Plus de 1000 personnes ont protesté contre le génocide à Gaza le 28 avril 2024 à New Haven, Connecticut.

De nombreux étudiants de Yale ont parlé de leur expérience d'arrestation à la demande de l'administration de Yale pour avoir manifesté pacifiquement sur le campus la semaine dernière. Des étudiants d’UConn, qui ont récemment érigé un campement de solidarité avec Gaza sur leur campus, étaient également présents et ont pris la parole. Il y avait également un grand contingent d'étudiants de l'université Wesleyan.

Lors de la manifestation, un enfant brandit une pancarte sur laquelle on peut lire : «Pas un enfant de plus. De la Palestine [...] à New Haven. Plus aucun enfant assassiné pour la cupidité ou l'empire.»

Une étudiante diplômée de Columbia, qui faisait partie des 108 étudiants arrêtés à Harlem la semaine dernière, s'est rendue à New Haven pour la manifestation. Elle a lu la déclaration du 16 octobre 2023 publiée par la Fédération syndicale palestinienne appelant les travailleurs américains et internationaux à cesser toute livraison d'armes à Israël.

Le World Socialist Web Site s'est entretenu avec des étudiants et des travailleurs lors de la manifestation de New Haven.

Ky, étudiant à Yale et organisateur du campement, a déclaré : «Je pense que c'est dégoûtant et honteux et, en tant qu'étudiant, j'ai honte d'appartenir à des universités qui autorisent la police à traiter de la sorte des manifestants pacifiques exerçant leur droit à la liberté d'expression. Aux États-Unis d'Amérique, c'est décourageant, frustrant et profondément honteux pour moi d'être témoin de cela.»

À propos de la récente vidéo des habitants de Gaza réagissant au campement érigé sur le campus, Ky a déclaré : «Honnêtement, lorsque j'ai vu la vidéo des enfants de Gaza remerciant les étudiants de Harvard, de Yale, de McGill, de partout, j'en ai eu les larmes aux yeux. J'ai été très ému. Cela montre à quel point ce mouvement est international et durable.»

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Deux jeunes travailleurs de New Haven, Jeanne et Zasha, ont participé à la manifestation de dimanche. Jeanne a déclaré : «Nous devons protéger les étudiants. Envoyer la milice pour réprimer [avec] des arrestations est absolument inutile et c'est une répétition de l'histoire à travers tous les types de guerre [...] Nous devons faire savoir aux gens que nous ne tolérerons pas cela. Nous devons mettre fin au génocide.»

Zasha a déclaré au WSWS : «La lutte des Palestiniens est la lutte de tous les peuples opprimés. Une fois que nous nous unirons et que nous aurons cette conscience, nous ne pourrons être vaincus.»

Concernant le soutien et le financement du génocide par le gouvernement Biden, elle a déclaré : «Je n'ai jamais été affiliée au Parti démocrate». Elle a indiqué qu'elle cherchait à soutenir un candidat socialiste anti-guerre issu d'un tiers parti et qu'elle était intéressée par la campagne électorale du Parti de l'égalité socialiste.

Une élève de huitième année de New Haven, qui a participé à la manifestation avec sa famille, a parlé de la répression policière. «Je pense qu'ils ont peur parce que lorsque nous commençons à nous exprimer et à sensibiliser l'opinion, notre gouvernement s'en ressent. Et ils ne veulent pas que nous révélions la vérité sur ce qui se passe au Moyen-Orient et en Palestine, parce qu'Israël est un partenaire important pour eux et une source de ressources au Moyen-Orient.

Étudiants et membres de la communauté lors de la manifestation de New Haven, au Connecticut, le 28 avril 2024

«Les universités ne s'intéressent qu'à leur image dans les médias. Elles ne se soucient pas vraiment de la vie des gens et de ce qui se passe réellement. Elles veulent juste protéger leur image. Elles ne veulent pas que quoi que ce soit d'autre vienne s'y opposer.»

Lorsqu'on lui a demandé si elle avait entendu parler du projet de loi sur les dépenses de guerre de 95 milliards de dollars adopté par le Congrès et par Biden cette semaine, elle a répondu. «En tant qu'Américaine, je trouve vraiment embarrassant que l'argent de nos impôts aille à l'étranger, au lieu de nous aider avec des soins de santé gratuits ou des choses que nous avons besoin de réparer ici. Il y a tellement de sans-abri aux États-Unis, et ce sur quoi nous nous concentrons, c'est le financement d'un génocide. C’est vraiment embarrassant et honteux.»

Des milliers d'étudiants de la région de Chicago protestent contre le génocide à Gaza

Jeudi dernier, des étudiants de l'université Northwestern, située à Evanston, dans la banlieue nord de Chicago (Illinois), ont rejoint le mouvement mondial de protestation contre la campagne militaire israélienne soutenue par les États-Unis et ont construit un campement de solidarité avec Gaza à Deering Meadow, un espace commun du campus.

Campement de solidarité avec Gaza à l’université Northwestern, 27 avril 2024

Défiant les violences policières survenues plus tôt dans la journée, les étudiants ont continué à manifester au campement de solidarité avec Gaza tout au long de la soirée et du week-end.

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Au cours des quatre derniers jours, des milliers de personnes ont participé à des manifestations contre le génocide dans toute la région métropolitaine de Chicago, malgré une pluie battante. Des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi et vendredi dans un campement de l'université Loyola.

Vendredi après-midi, les manifestants de plusieurs campus du centre de Chicago ont débrayé à midi. Les étudiants de l'université Roosevelt, du Columbia College de Chicago et de l'école de l'Institut d'art de Chicago ont tous débrayé. Plus tard dans l'après-midi, des centaines de manifestants ont traversé le quartier sud de Chicago pour se rendre sur le campus de l'université de Chicago.

Joseph Kishore, candidat du Parti de l'égalité socialiste à la présidence des États-Unis, a défilé aux côtés des manifestants et s'est adressé à un certain nombre d'étudiants et de travailleurs.

Joseph Kishore, candidat à la présidence du Parti de l'égalité socialiste, s'adresse à des étudiants lors d'une manifestation à l'université de Chicago.

Kishore a déclaré :

Je suis ici à l'Université de Chicago où des centaines de personnes protestent contre le génocide à Gaza. Nous sommes ici pour soutenir les manifestants et dénoncer les arrestations massives qui ont lieu dans tout le pays, sous l'égide des démocrates et des républicains, et sous la direction du gouvernement Biden.

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La lutte contre le génocide doit être développée comme une lutte contre les partis démocrate et républicain, et sur la base d'une orientation vers la classe ouvrière : cette force sociale qui a le pouvoir d'arrêter la production et de s'opposer au système capitaliste-impérialiste.

Dans une interview accordée au WSWS, un étudiant de l'université de Chicago a déclaré :

Je suis venu ici parce que des enfants sont massacrés à l'étranger. Et le gouvernement américain laisse faire. Il ne fait rien pour y remédier. Il conspire avec Israël pour massacrer des innocents et c'est inacceptable. Nous devons mettre fin à ces injustices.

Pour moi, nous devons rendre les États-Unis à la classe ouvrière, aux 90 % de personnes qui travaillent et paient des impôts, et nous devons les reprendre aux riches. Nous ne pouvons pas avoir une société pour une minuscule fraction d'une fraction. Il s'agit d'une machine de guerre et d'une bande de va-t-en-guerre qui gagnent des milliards de dollars en tuant des gens, et nous devons y mettre un terme. La classe ouvrière américaine a de la difficulté à acheter de la nourriture chez Target. Ils tuent des gens à l'étranger, mais il n'y a pas d'argent ici.

Un étudiant en histoire a ajouté :

Je travaille à l’organisation d’UChicago United for Palestine. Nous sommes ici d'abord et avant tout en solidarité avec Gaza. Nous sommes également solidaires des autres mouvements de protestation des universités américaines. Nous faisons campagne depuis le 7 octobre, et même avant, pour nous désinvestir de la mort ici et en Palestine.

Je pense qu'il faut un mouvement international de la classe ouvrière pour renverser le capitalisme et la libération de la Palestine en fait partie. Et la libération de la Palestine passe par le renversement du capitalisme. L'université fait partie d'une institution financière néolibérale. Même les étudiants diplômés et les membres de la faculté font partie de la classe ouvrière, et nous sommes opposés à cette institution qui est profondément liée à l'impérialisme, au capitalisme mondial et à l'impérialisme financier.

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