Des scènes qui ne sont vues que sous des dictatures brutales ont eu lieu samedi devant le Bundestag (parlement) allemand. Afin de démanteler un camp de protestation pacifique contre le génocide à Gaza, les policiers ont fait usage d'une force massive, ont encerclé une contre-manifestation spontanée et ont arrêté des dizaines de participants.
Le camp de protestation, composé d'une vingtaine de tentes, de cuisines de campagne et de stands d'information, avait été installé au début du mois d'avril. Les revendications des manifestants incluent la fin immédiate de l'occupation de Gaza, l'arrêt de la fourniture d'armes à Israël et la fin de la criminalisation des expressions de solidarité avec la Palestine. Une semaine plus tard, la police a terrorisé et interdit un congrès international sur la Palestine à Berlin.
La dissolution violente du camp de protestation marque aujourd'hui un autre point culminant dans la vague montante d'attaques contre les droits démocratiques en Allemagne. Bien qu'il ait été officiellement autorisé, la police affirme maintenant que les conditions de l'autorisation pour le camp avaient été violées, mais a refusé d'en fournir la preuve à plusieurs journalistes.
Sous ce prétexte fallacieux, la police a alors agi avec une extrême brutalité. Des groupes de 10 policiers ont attrapé des participants dans la foule, les ont séparés de force de leurs compagnons, les ont étouffés, les ont jetés au sol ou les ont frappés à coups de poing et à coups de pied et les maintenaient dans des prises douloureuses. Dès qu'un manifestant était isolé et maîtrisé, il était emmené dans une foule de policiers et arrêté.
Lorsqu'une manifestation spontanée s'est formée contre cette violence, la police a immédiatement déclaré qu'il s'agissait d'une «assemblée de substitution» et a déployé des dizaines de policiers supplémentaires en tenue anti-émeute pour empêcher par la force les manifestants de protester pacifiquement contre les mesures violentes. La police a ensuite encerclé ces manifestants pendant des heures et a isolé des personnes pour ensuite les emmener.
Alors que le Sénat de Berlin (exécutif de l'État) disperse les événements et les rassemblements pacifiques contre le génocide israélien dans la bande de Gaza, il tente également de forcer les établissements artistiques et les universités à s'aligner sur la politique pro-guerre de l'Allemagne. Des centaines d'étudiants ont récemment manifesté contre l'introduction de mesures de contrôle politique dans les universités de Berlin. Mercredi, le parlement étudiant de l'Université Humboldt s'est prononcé contre cela.
Les événements coïncident avec les mesures violentes actuellement utilisées par l'appareil d'État américain pour réprimer les manifestations de masse dans les universités à travers le pays contre le massacre à Gaza soutenu par l'OTAN.
À Berlin, les candidats du Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l'égalité socialiste, SGP) aux élections européennes ont condamné et documenté la terreur policière. Ils ont appelé à la défense des manifestants et à la mobilisation de l'ensemble de la classe ouvrière internationale contre le massacre à Gaza. Cette perspective internationale et socialiste sera au centre du rassemblement en ligne de la journée mondiale des travailleurs organisé par le Comité international de la Quatrième Internationale le 4 mai.
(Article paru en anglais le 30 avril 2024)